Mike Stringer, guitariste de Spiritbox, revient sur le parcours atypique et semé d’embûches de son groupe, en réponse à ceux qui pensent qu’il aurait été fabriqué de toutes pièces par l’industrie musicale. Dans une interview accordée à Guitar World, il aborde avec franchise et humour les origines réelles de Spiritbox.
Un groupe né de la galère, pas du marketing
Dans les colonnes de Guitar World, Mike Stringer, principal compositeur de Spiritbox et mari de la chanteuse Courtney LaPlante, s’amuse d’une idée largement répandue sur Internet : “C’est tellement drôle que beaucoup de gens pensent que nous sommes sortis de nulle part et que nous avons été fabriqués par l’industrie de la musique pour leur faire gagner beaucoup d’argent.”
Il poursuit : “Ce serait probablement l’un des pires investissements jamais faits par une maison de disques ! Il a fallu énormément de temps pour que ce groupe décolle. Après 12 ans à jouer dans des groupes, on peut enfin payer notre loyer.”
Avant Spiritbox, Stringer et LaPlante ont écumé les routes dans la formation mathcore Iwrestledabearonce, un groupe culte de la scène underground. Le succès de Spiritbox n’est donc pas venu d’un coup de baguette magique, mais d’un long chemin rempli de vans pourris, de scènes minuscules et de dettes.
Un décollage ralenti par la pandémie
Le single Holy Roller, sorti en 2020, a propulsé Spiritbox sur le devant de la scène metal… en plein cœur de la pandémie. Ce moment charnière aurait pu être fatal. Stringer raconte : “Tout s’est arrêté du jour au lendemain. On a dû payer 30 000 dollars pour rentrer chez nous à cause d’une interdiction de voyager. J’étais endetté jusqu’au cou. Je me suis dit : ‘Eh bien, c’est fini, on ne pourra pas tourner, et il va falloir rembourser cette somme maintenant.'”
Malgré cette période difficile, le groupe a tenu bon. Aujourd’hui, il accumule les réussites : deux nominations aux Grammy Awards, une collaboration inattendue avec Megan Thee Stallion, des tournées avec les plus grands noms du metal, et surtout, un public toujours plus nombreux.
Tsunami Sea : une réussite incontestable
Le deuxième album du groupe, Tsunami Sea, est une belle confirmation. Entré à la 26e place du Billboard 200, il s’est écoulé à plus de 22 000 unités en une semaine, dont 10 000 exemplaires vinyle. Il s’est également classé numéro 1 des ventes indie au Royaume-Uni, numéro 12 en Allemagne, et numéro 1 Hard Music au Canada. Des performances solides, prouvant que le groupe continue de séduire à l’international.
Des concerts attendus en terres francophones
Les fans francophones de Spiritbox auront prochainement l’occasion de les applaudir sur scène. Voici les dates à retenir :
- 12-14 juin – Interlaken, CH – Greenfield Festival
- 20 juin – Clisson, FR – Hellfest Open Air
- 21 juin – Dessel, BE – Graspop Metal Meeting
Après des années dans l’ombre, Spiritbox s’impose aujourd’hui comme l’un des groupes les plus influents du metal moderne. Et non, ce n’est pas grâce à une formule magique de l’industrie, mais bien grâce à la persévérance, au talent et à une bonne dose de passion.