Avec son cinquième album Coda, Novelists affirme son envie de surprendre et de repousser les limites, quitte à dérouter une partie de son public. Le groupe revient sur son processus créatif, l’arrivée de Camille Contreras, et évoque ses inspirations, dont Sleep Token, dans une interview accordée à MetalXS.
Un album conçu pour explorer, pas pour plaire
Avec Coda, son cinquième album, Novelists a franchi une étape décisive. Dans une interview récente accordée à MetalXS, Nicolas Delestrade et Camille Contreras reviennent sur la volonté du groupe de bousculer ses habitudes, quitte à désorienter une partie de son public. “On voulait montrer d’office que l’album était très diversifié”, explique Nicolas, qui assume pleinement l’idée de juxtaposer un single très accessible avec un autre plus exigeant. “On s’est dit que si on le couplait à un single fort — en l’occurrence Coda —, l’autre single — K.O. — aurait plus de chances d’être écouté. Et c’est exactement ce qui s’est passé.”
Camille, arrivée en 2023, incarne ce renouveau. Chanter en espagnol, intégrer de la danse ou même incarner un personnage via une perruque rouge devenue emblématique : tout est pensé pour refléter une approche artistique plus libre. “Je suis très éclectique dans mes goûts”, dit-elle, “et j’avais envie de montrer qu’on peut chanter en espagnol ou en français dans le metal.”
Leur méthode de création évolue aussi : “On n’écrit plus les morceaux sans toi”, confie Nicolas à sa chanteuse, soulignant une volonté d’adapter non seulement la musique mais aussi le fonctionnement même du groupe à ce nouveau line-up.
Novelists ne fait pas de “fan service” : la quête d’originalité avant tout
Loin de chercher à rassurer, Novelists revendique une forme de prise de risque constante. “Si tu sors un album et que les gens disent ‘j’attendais exactement ça’, c’est que tu n’as pas été créatif”, résume Camille. Leur but : inventer, surprendre, parfois même décevoir, pour continuer à faire évoluer le groupe. Une philosophie qu’ils partagent avec un groupe comme Sleep Token, cité en référence : “Ils font n’importe quoi, et c’est génial”, s’enthousiasme Nicolas. “Le meilleur compliment, c’est quand les gens ne savent pas comment catégoriser ta musique.”
Le groupe n’oublie pas pour autant ses racines, et assume un rapport nouveau à la scène française. “Pendant longtemps, être un groupe français ne nous aidait pas. Aujourd’hui, on a une scène respectée à l’international”, constate Nicolas, fier de faire partie d’une génération qui ose davantage les croisements de genres.
En route pour le Hellfest et au-delà
D’ici la rentrée, Novelists poursuivra sa tournée, avec de nombreux concerts prévus un peu partout. Mais avant cela, une échéance les attend : le Hellfest. Camille confie son trac — “je n’ai jamais chanté devant autant de monde” — mais aussi sa fierté. “C’est un peu la consécration. Même mes parents qui n’écoutent pas de metal connaissent le Hellfest.”
Pour le groupe, ce passage au festival est plus qu’un simple concert : c’est une étape symbolique dans un parcours qui refuse de stagner. Et si certains fans peinent encore à suivre l’évolution du groupe, Camille reste confiante : “Ceux qui veulent écouter l’ancien Novelists ont les anciens albums. Nous, on avance.”