Marauder

Blackfoot
Marauder

Review de , le

C’est un sacré personnage ce Rick Medlocke : ce métis aux cheveux longs et blonds, moitié Sioux-moitié Cherokee, transfuge du célèbre Lynyrd Skynyrd, aussi à l’aise derrière un micro que derrière sa Gibson explorer, est le fondateur d’un monument du Southern Rock répondant au nom de Blackfoot (en référence à une tribu indienne les “Black Feet”), véritable tornade qui va tout dévaster sur son passage (en écho au “Flirting with Disaster “de Molly Hatchet – mais c’est une autre histoire…).

En pleine NWOBHM avec ses Iron Maiden, Def Lep et consorts, voilà que je déboule chez mes potes méfiants et incrédules avec le 33 tours de ce quartet atypique de Jacksonville composé de 3 Indiens, Greg T Walker, Jackson Spires (basse et batterie) et Rick (lead-guitare et chant) ainsi que du newyorkais Charlie Hargrett (lead-guitare). À la fin de la face B, tous reprendront du Blackfoot pour leur quatre heures avec la belle tête d’aigle sur la pochette (la classe quoi !).

Si j’ouvre une petite parenthèse avec Maiden, c’est simplement que Blackfoot a fait la première partie des Britanniques sur une tournée européenne (cf ma review “bâclée” du live sur MZ!) et que les spectateurs du moment (dont je ne faisais hélas pas partie !) avaient la sensation d’avoir deux têtes d’affiche pour le prix d’une, la bande à Medlocke ayant même droit à un rappel, événement totalement impensable à l’époque pour une première partie ! (Je referme la parenthèse).

Cinquième album du groupe sorti en 1982 et dernier volet du triptyque “animalier” (la panthère, le cobra et l’aigle) ce “Marauder” est sans doute l’apogée de l’œuvre du groupe, en studio (le Live de 1982 étant le summum! cf ma review “vraiment bâclée” sur MZ !)… la suite avec l’arrivée des synthés va progressivement signer la fin du groupe à l’aube des 90’s…

Il suffit d’entendre la première piste “Good Morning” avec son riff acéré, boosté par une rythmique nerveuse pour comprendre que la chaudière est en marche et que ça va cramer à mort !

Les guitares ont basculé du côté obscur du “rock sudiste” (comme on disait à l’époque !) à coup de distorsion sur “Dry county” ou encore “Fire of the Dragon”, tandis qu’on a droit à quelques cuivres bienvenus sur le survitaminé “Too hard to handle”(sublime trompette mexicaine !) et l’incroyable “Rattlesnake rocknroller”.

Sur ce dernier, on entend le banjo et la voix du grand-père de Rick en intro avant un démarrage tonitruant, cocktail explosif où se mêlent le piano, les cuivres et les guitares avec bottleneck pour un voyage dans le désert aride du Nouveau Mexique, au milieu des serpents à sonnette.

Les trois morceaux que j’ai gardés pour le final sont autant de pépites de feeling et de mélodie : “Diary of a workingman” est l’exemple type du songwriting de Medlocke : composé sur une acoustique, l’arpège de l’intro (modèle du genre !) laisse la place aux guitares saturées après un magnifique break, solo catchy et hurlement du chanteur pour se conclure sur l’arpège initial… c’est beau, c’est pur, c’est du Rock comme on ne sait peut-être plus en faire ?

Dans la même veine que le sublime” Highway Song”, véritable hymne du groupe, l’arpège de “Searching” déroule jusqu’au break final, festival de solos de guitare en alternance et parfois en double et à la tierce, comme une chevauchée fantastique dans le grand Ouest, sauvage et indomptable.

J’ai gardé la petite friandise pour le dessert avec “Fly Away”, sorti en single et classé, sur lequel on a droit à un solo de banjo doublé à la guitare électrique, le genre de titre qui vous fout la patate pour la journée en moins de 3 minutes, merci les gars !

Blackfoot, dans la plus pure tradition des groupes de rock sudistes était avant tout une machine de scène, du genre à péter la baraque en première partie et laisser le public sur les rotules, bonne chance pour celui qui passait après… (cf ma review “bêtement bâclée” du Highway Song live!! comme quoi il faut du temps pour écrire une bonne review !).

Vous l’aurez compris, ce” Marauder” est un disque qui sent bon le hard-rock chauffé à blanc comme une locomotive à vapeur infernale lancée sur les rails, alors n’hésitez pas et grimpez dans le train Blackfoot, vous ne regretterez pas le voyage…

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