Fightstar : Notre critique de Behind The Devil’s Back (quelques années après sa sortie en 2015)

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Fightstar : Notre critique de Behind The Devil’s Back (quelques années après sa sortie en 2015)
© Fightstar (Presse)

– Publié initialement le 28 juin 2019 à 11h12 –

Fightstar est un groupe difficile à cerner, sans doute à cause du parcours atypique de ses membres. Et c’est souvent quand on s’y attend le moins qu’il parvient à surprendre.

Fightstar en quelques mots

Fightstar est un groupe de metal alternatif britannique fondé en 2003 à Londres. Il réunit Charlie Simpson (chant, guitare, clavier), Alex Westaway (guitare, clavier, chant), Dan Haigh (basse, clavier) et Omar Abidi (batterie).

Le groupe compte à ce jour un EP, They Liked You Better When You Were Dead (2005), et quatre albums : Grand Unification (2006), One Day Son, This Will All Be Yours (2007), Be Human (2009) et Behind The Devil’s Back (2015).

Une trajectoire peu commune

Charlie Simpson est également connu pour avoir été l’un des membres du boys band Busted, célèbre au début des années 2000 pour ses titres pop grand public. Alex Westaway et Dan Haigh, de leur côté, se sont fait remarquer plus récemment avec leur projet synthwave Gunship. Le point commun entre ces musiciens ? Une rencontre informelle et un désir sincère de faire de la musique ensemble.

Simpson a lancé Fightstar pour explorer des envies musicales que Busted ne pouvait satisfaire. Il quitte alors le groupe pop en 2004 pour se consacrer pleinement à ce nouveau projet. Si aujourd’hui Fightstar est en pause et que Busted s’est reformé, Charlie Simpson a déclaré en avril 2019 que Fightstar n’était pas mort : “Ce groupe est plus une passion qu’un gagne-pain.”

Behind The Devil’s Back : un virage assumé

Sorti le 16 octobre 2015, Behind The Devil’s Back est le fruit d’une campagne participative sur PledgeMusic. Produit par Carl Bown et le groupe lui-même, il marque un tournant plus expérimental, notamment grâce à l’utilisation de guitares 7 cordes et de synthétiseurs. Pour la première fois, les quatre membres participent activement à la composition.

L’artwork, signé Daniel Conway, reprend une peinture digitale réalisée en 2013, Scorched Earth. Trois clips ont accompagné la sortie de l’album, montrant simplement le groupe en train de jouer en studio, sans mise en scène particulière.

Un album abouti et singulier

Behind The Devil’s Back possède une vraie personnalité. Fightstar ne ressemble à aucun autre groupe : riffs lourds, mélodies soignées, synthés habilement intégrés et une voix exceptionnelle. Charlie Simpson alterne avec aisance entre puissance éraillée et douceur cristalline. Alex Westaway, plus sobre, apporte une touche rock 80s bien dosée.

Parmi les moments forts : Sharp Tongue, entre violence et retenue, Murder All Over avec ses contrastes saisissants, et Behind The Devil’s Back, plus sombre et syncopé. The Blackest of Birds est elle aussi poignante, avant que Overdrive ne vienne surprendre par sa légèreté bienvenue. Les transitions sont soignées et renforcent l’expérience d’écoute.

En milieu d’album, More Human Than Human, chantée par Alex Westaway, installe une ambiance très rock alternatif. Suit Animal, brutale et accrocheuse, puis Titan, sur laquelle Simpson livre une performance vocale impressionnante. Sink With The Snakes intensifie encore la tension, jusqu’à la conclusion avec Dive, piste atmosphérique parfaite pour clore l’album.

Un des sommets du metal alternatif des années 2010

Dans le metal alternatif, il est courant de voir des albums déséquilibrés, avec quelques bons titres et beaucoup de remplissage. Ce n’est pas le cas ici. Chaque morceau a sa place, l’album est cohérent, riche, et sans temps mort. Behind The Devil’s Back s’impose comme l’un des meilleurs disques de sa décennie dans le genre.

Chansons préférées de Behind The Devil’s Back :

  1. Sharp Tongue
  2. Murder All Over
  3. Dive

Note : 4.5/5