Quel plaisir d’être à nouveau à un festival mettant à l’honneur le Metal sous toutes ses formes ! Et quoi de mieux que le Mennecy Metal Fest, MMF pour les intimes, évènement a échelle familiale crée en 2012, célébrant en 2021 sa 9e édition, après une annulation en 2020, covid-19 oblige.
Passé un filtrage de circonstance à l’entrée, la situation sanitaire disparaît presque des esprits, et on retrouve un panel de festivaliers, tous plus heureux les uns que les autres, impatients de voir les groupes locaux, français, et internationaux se produire tout au long du weekend.
Les vestes à patchs et “black tish” sont de sortie, et on sent l’esprit de communauté reprendre vie, à chaque sourire aperçu, à chaque « horns up » échangé entre festivaliers amoureux de musique extrême.
Cette bonne énergie a également été partagée et exprimée par tous les artistes qui se sont produits ce weekend, la joie de retrouver la scène, de revoir le public.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
Le premier jour : Moonspell, Dagoba, Loudblast et bien plus encore
Le premier groupe du samedi, Waking the Misery, talent local, à mi-chemin entre Néo Metalcore et Nu Metal, avec une pointe de “french touch”, dégage une bonne énergie. Un talent brut à suivre. Après quelques mots échangés avec le nouveau chanteur de ce groupe au style composite, l’idée est pour eux de sortir des nouvelles choses et de tourner dès que possible.

Fatima, jeunes talents aux sonorités stoner / grunge, épicés aux accents orientaux et menés par un chanteur dont la voix ressemble étrangement à celle de Cobain, poursuivent ce début d’après-midi avec les compos de leur album sorti en 2020, Turkish Delights.

Barabbas enchaîne avec un Doom francophone de qualité, une vraie connexion avec le public qui se densifie, une ambiance réveillée, grâce entre autres, à l’énergie du frontman aka Saint Rodolphe.

Mercyless, groupe français de Death / Speed Metal sans pitié (ouais, je sais elle est facile…) et précis, poursuit les festivités devant des adeptes qui semblent s’échauffer en vue de mosher.

Corrosive Elements, bonne humeur et énergie pour ce groupe de Death / Thrash Metal qui nous régale notamment de titres extraits de l’album Toxic Waste Blues. Une superbe présence scénique.

Misanthrope, groupe francilien crée en 1989, prend la suite avec un son “old school” plutôt Heavy Metal aux teintes Doom.

Loudblast assure le show à l’heure de l’apéro, avec notamment des morceaux de l’opus le plus récent, Manifesto, et les crowdsurfs commencent à se multiplier dans une foule de plus en plus compacte, face à ce collectif lillois de Death / Thrash Metal puissant, avec un batteur qui tabasse, et un frontman qui mène le show et prodigue de beaux riffs.

On entre dans le dur avec le son inimitable d’Impureza, mêlant Brutal Death et Flamenco. Une vraie claque scénique et sonique pour ce groupe à l’inspiration ibérique dont le premier album avait d’ailleurs été produit par Stephane Buriez, chanteur de Loudblast.

Un interlude permet de reprendre ses esprits pour la suite, en passant à la Music O Eye Stage, aux stands répartis sur le fest, où on peut retrouver les merchs des groupes, bijoux et arts graphiques, ou encore se désaltérer au bar qui ne désempli pas (Le staff voit le stock de fûts de bière diminuer drastiquement dès le samedi soir. Mais le problème est solutionné a temps).
En soirée, Dagoba met le feu, Shawter et ses acolytes sont au top ! Une performance percutante dans un show ou les techs sont aussi performants pour offrir une qualité visuelle qui accompagne parfaitement le gros son du groupe. Du grand Metal français.

Moonspell, le groupe portugais de Gothic Metal (qui sonne par moments un peu prog ou un peu folk), clos en beauté le samedi.
Quelques mots échangés avec le bassiste Don Aires Pereira avant le set nous confirme qu’ils sont à la fois efficaces, techniques, et très contents de ce retour à la scène. Mais la question ne sera pas tranchée ce soir, sur le débat : « Qu’est ce qui est le mieux ? Slap ou Pick ?! »
Un show envoûtant.

Le deuxième jour : Ensiferum, Dark Tranquility, Fractal Universe et autres !
NZGL, Black Metal mené par deux voix, une masculine, et une figure féminine tout en nuance qui mêle voix claire et gutturale, réveille sévèrement les festivaliers au rendez-vous.

Acod, le groupe de Death Metal de Marseille, délivre ensuite un très beau show, puissant. Le rythme à la batterie est très soutenu et la grosse caisse fonctionne à fond. L’ensemble est très mélodique même symphonique par moments, et concorde avec précision pour un résultat profond et sombre à souhait.
La belle découverte de ce weekend pour moi, l’album The Divine Triumph (Road to Nowhere en particulier) tourne en boucle dans mes écouteurs. Ils se sont d’ailleurs fait piller le merch à l’effigie de leur trident, jusque tard dimanche…

Fractal Universe, le groupe français de Death Metal progressif qui monte, poursuit la journée avec un son pointu, technique, une belle énergie, et des moments de connivence musicale digne de tout « progeux » qui se respecte. La version live des extraits de leur dernier opus fraîchement sorti à l’été 2021 ne déçoit pas.

Nightmare est au top ! Au-delà de la belle plastique de la chanteuse Madie, c’est un vrai talent vocal et scénique qu’elle propose, le tout dans une cohérence de style pour ce groupe de Power Metal français qui a su se réinventer au fil du temps. Une énergie incroyable !

Dark Tranquility, le groupe emblématique de Death Metal mélodique n’avait pas l’air triste d’avoir fait le chemin depuis la Suède ! Ils ouvrent leur performance avec des titres de leur dernier album comme le très efficace Phamtom Days et Transient où le riff de fond sort à la perfection en live, avec presque plus de profondeur que sur la version studio, et poursuivent avec des classiques comme Atoma, qui met la foule en transe, marquant ainsi l’un des moments forts du festival.

Ensiferum, en très bonne forme, livre un dernier set plein de bonne humeur comme ils savent le faire, avec Andromeda et Rhum Women Victory, deux titres issus du dernier album en date, Thalassic, pour atteindre le point culminant du set sur In my sword I trust où la foule rame et se transforme en drakkar vivant !
Le groupe finlandais de Folk Metal est au top. Sami Hinkka, le toujours sympathique bassiste avec des mimiques incroyables, Petri Lindroos, avec un chant “crié” toujours aussi intense, et le dernier arrivé, Pekka Montin, clavier et chant clair, ainsi que le reste du groupe, bouclent cette édition en beauté !

Le Mennecy Metal Fest 2021, c’est aussi la Music O Eye Stage, petite scène complémentaire qui a permis à certains groupes de faire les balances, de se produire une seconde fois, ou pour nous de découvrir encore d’autres talents, rendant ainsi possible des performances en continu, même pendant les interludes techniques entre les sets de la scène principale.
Quelques belles découvertes comme Unamed Seasons, avec une vocaliste à la voix magnétique pour ce groupe qui n’a pas encore sorti de morceau, mais qu’on va attendre ; Conviction avec un Doom Metal efficace, ou Unscarred, punchy à souhait.

Au final, c’est une belle réussite pour ce petit festival bien ficelé à la programmation très équilibrée ; une ambiance très agréable, beaucoup d’habitués mais un accueil chaleureux réservé à ceux qui découvraient, où près d’une vingtaine de groupes aux styles diversifiés et de qualité se sont relayés pour produire un évènement mémorable.
Et quel bonheur de voir le Metal live de retour !