Le nouvel album de Slipknot, The End, So Far, est enfin disponible. Comme promis lors des différentes interviews du chanteur Corey Taylor et du batteur Jay Weinberg, il s’agit d’un album diversifié et expérimental, présentant une brutalité digne des débuts du groupe ainsi qu’une exploration sonore poussée sur plusieurs titres originaux.
Produit par Joe Barresi (Tool, Parkway Drive, Chevelle, etc.), The End, So Far est également le dernier album du groupe pour son label historique Roadrunner Records et le premier avec le percussionniste Michael “Tortilla Man” Pfaff, qui a rejoint le groupe en 2019.
L’album est arrivé aujourd’hui (30 septembre) accompagné d’un visualiseur plutôt mystérieux. Vous pouvez regarder et écouter tout ça ci-dessous !
Slipknot – The End, So Far :
Un album réalisé sous pression
En outre, dans une récente interview pour MusicRadar, le guitariste Jim Root a déclaré que le contexte du coronavirus avait entravé le flux de ses idées créatives (lors de la réalisation de The End, So Far) : “Avec l’état d’esprit qui était le mien pendant [la pandémie], je n’avais pas beaucoup d’idées créatives. Je me sentais un peu brusqué en essayant de trouver des idées pour les divers arrangements. Nous n’avons pas répété en tant que groupe. Nous ne connaissions pas les chansons de fond en comble [quand nous les avons enregistrées], et cela a affecté le disque. Ça nous a fait prendre du retard. Nous n’étions pas vraiment en train de nous disputer ou de nous battre, mais nous essayions de comprendre, par exemple, ‘Quelle est la meilleure façon d’aborder tel ou tel problème dans ce contexte ?’.”
Il a poursuivi : “Vous pouvez planifier autant que vous voulez, mais la grosse horloge au-dessus de votre tête et le budget du label, tous ces trucs… il y a tellement de facteurs qui étaient contre nous pendant la réalisation de ce disque que je suis surpris que nous ayons pu le terminer. Et puis ça prend tellement de temps de le sortir par rapport au temps qu’il nous a fallu pour l’enregistrer ! Je me dis que s’il a fallu autant de temps pour le sortir, nous aurions pu prendre notre temps pour la pré-production et, à mon avis, sortir un meilleur produit. Et cela ne veut pas dire que nous sommes déçus de ce que nous sortons ; c’est tout simplement là où nous en sommes [dans notre carrière]. C’est ce que nous avons été capables de faire, compte tenu des circonstances, et des choses avec lesquelles nous devions manœuvrer.”
Faisant un parallèle avec le cinéma, il a ajouté : “C’est comme les films. Les réalisateurs disent constamment qu’ils ne finissent jamais un film, ils l’abandonnent ! J’ai l’impression que, plus que tout avec ce disque, nous devions l’abandonner et passer à autre chose.”
Parlant de la façon dont le groupe n’a pas su tirer le meilleur parti de son nouveau producteur, Joe Barresi, Root a déclaré : “Il a un palmarès incroyable, et j’ai l’impression que nous n’étions pas préparés pour Joe Barresi. J’ai l’impression que nous n’avons pas pu utiliser Joe Barresi à son maximum, vous voyez ce que je veux dire ? Nous n’avons pas fait de pré-production. En gros, nous avons construit ce disque de notre côté, et une grande partie de cela était due au coronavirus, et au fait que nous étions séparés. Les circonstances nous ont amenés à faire le disque de cette façon…”
Plus tard dans l’interview, Root a également expliqué que le groupe avait toujours envie d’élargir son son, sans pour autant perdre son identité. Et sachant que The End, So Far marque la fin du contrat de Slipknot avec Roadrunner Records, il est raisonnable de supposer que le groupe expérimentera de plus en plus sur le plan musical dans les années à venir.
La voie est libre pour le futur de Slipknot
Du reste, dans une récente interview accordée à Zane Lowe sur Apple Music 1, Corey Taylor a parlé de la séparation avec le label, mentionnant que celui-ci n’est “même plus l’ombre de lui-même”.
Taylor a indiqué que toutes les personnes avec lesquelles le groupe avait l’habitude de travailler sont parties, et que certaines d’entre elles “ont été licenciées sans ménagement”. Il semble donc que Slipknot soit heureux d’être un groupe indépendant à l’heure actuelle.
Il a déclaré : “C’est cool parce qu’à ce stade, nous pouvons tout faire. Si nous le voulons, nous pouvons faire un album rétro où nous nous retrouvons dans une pièce et l’écrivons en temps réel. Nous pouvons nous réorienter et créer quelque chose de vraiment complexe et sombre. Nous pouvons faire un double album conceptuel avec un film à son sujet… Donc pour moi, il s’agit vraiment de savoir ce que nous voulons faire. Qu’est-ce qui nous passionne ? À ce stade, nous n’avons pas besoin de [créer quelque chose de nouveau] tant que nous ne le voulons pas vraiment. D’un point de vue contractuel, nous pouvons stipuler que nous ne ferons que des projets ponctuels jusqu’à la fin de notre carrière.”