Cristina Scabbia, chanteuse du groupe Lacuna Coil, en pleine promotion du nouvel album Sleepless Empire, affirme qu’elle n’a jamais vu de malice dans son inclusion dans le classement des “filles les plus sexy du metal” publié par Revolver.
Une reconnaissance et non une diminution
À une époque où l’industrie musicale, et en particulier la scène metal, était encore largement dominée par les hommes, le magazine Revolver publiait régulièrement des numéros spéciaux intitulés “Hottest Chicks In Metal” et “Hottest Chicks In Rock”. Ces éditions mettaient en avant des musiciennes de la scène metal et rock, parfois photographiées dans des tenues suggestives, et classées selon leur apparence.
Cristina Scabbia, qui a figuré sur la couverture de plusieurs de ces numéros, a récemment partagé son point de vue sur cette époque lors d’une interview avec Belgian Jasper. Contrairement à d’autres artistes qui ont critiqué ce type de mise en avant, elle affirme ne jamais avoir perçu ces classements comme négatifs : “Je n’y ai jamais vu de malice. J’ai toujours pensé qu’il était puissant pour une femme d’assumer sa féminité. J’aime le pouvoir des femmes, j’aime me sentir forte grâce à qui je suis, et je ne veux pas me cacher sous prétexte que je suis une femme. Si je montre mes jambes, cela ne signifie pas que j’ai moins de valeur.”
Une évolution du regard sur les femmes dans le metal
Scabbia souligne également qu’à l’époque, apparaître en couverture d’un grand magazine américain représentait une véritable avancée : “J’ai été la toute première femme à figurer sur la couverture de Revolver, et pour moi, c’était un immense honneur. C’était la première fois qu’un magazine américain donnait cette visibilité à une femme, et cela m’a totalement bouleversée.”
Elle explique qu’elle n’a jamais aimé l’étiquette de “groupe avec une chanteuse”, préférant être vue comme un musicien à part entière : “J’ai grandi en écoutant du R&B et de la musique électronique où il était normal de voir des femmes chanter. Dans le metal, l’environnement était majoritairement masculin, mais je ne me suis jamais sentie différente ou inférieure pour autant.”
Un regard libre sur les choix de chacune
Si certaines critiques ont émergé au fil des années sur la manière dont ces numéros de Revolver mettaient en avant l’apparence plutôt que le talent, Scabbia défend le droit de chaque femme à faire ses propres choix : “Il est dommage que certains ne voient que l’apparence, mais je suis convaincue que toutes les femmes présentes dans ces classements étaient aussi très talentueuses. Si cela nous a permis d’attirer l’attention à l’époque, tant mieux. Et il faut aussi dire que des femmes regardaient aussi certains chanteurs parce qu’elles les trouvaient attirants. Si l’on peut utiliser cet aspect pour attirer l’attention et qu’on est à l’aise avec cela, alors pourquoi pas ? Tant que c’est notre propre décision.”
Si Scabbia a accueilli cette mise en avant de manière positive, ce ne fut pas le cas de toutes les artistes. En 2011, Angela Gossow (ex-Arch Enemy) a révélé que son groupe avait été blacklisté par Revolver après avoir refusé d’apparaître dans ces numéros spéciaux.
Le débat autour de la place des femmes dans le metal continue d’évoluer, et si les classements basés sur l’apparence ont progressivement disparu, des discussions subsistent sur la manière dont l’industrie perçoit et met en avant les artistes féminines.