Burton C. Bell, ancien chanteur de Fear Factory, affirme avoir ressenti une pression constante pour produire un “certain son” au sein du groupe. Dans une interview accordée à Rock Hard With Phil And Tish, il revient sur cette époque où l’expérimentation semblait presque interdite… mais se dit aujourd’hui libéré artistiquement grâce à sa carrière solo.
“On s’est enfermés dans une boîte” : Burton C. Bell évoque la pression au sein de Fear Factory
Dans une nouvelle interview, Burton C. Bell ne mâche pas ses mots pour décrire la dynamique créative au sein de Fear Factory. Interrogé sur les attentes musicales qu’il ressentait à l’époque, il explique avec franchise : “En tant que groupe, on s’est enfermés dans une boîte. Le label attendait un certain son, certains membres attendaient un certain son et, pour être honnête, beaucoup de fans aussi. Sortir quoi que ce soit d’autre, c’était — quel est le mot ? — une hérésie. Du genre : ‘Qu’est-ce que vous faites ? Ce n’est pas du Fear Factory.'”
Bell cite notamment l’album Transgression (2005), qui avait déconcerté le public par son approche plus rock que metal industriel. Il ajoute, non sans autodérision : “Le titre en lui-même était déjà une transgression… Sur ce disque, on sonnait presque comme un groupe de hard rock… et les fans l’ont perçu ainsi. On s’est tiré une balle dans le pied. Mais maintenant, en tant qu’artiste solo, je ne ressens plus cette pression. Je me sens totalement libre.”
Un nouvel élan artistique… et un single qui se fait attendre
Depuis son départ de Fear Factory en 2020, Bell a entamé une carrière solo marquée par la sortie de deux singles en 2024, Anti-Droid et Technical Exorcism, ainsi qu’une reprise remarquée de Du Hast de Rammstein en 2023. Un nouveau morceau intitulé Savages est prévu pour ce printemps… et les fans commencent à trépigner.
Son premier concert solo a eu lieu le 13 juin 2024 à Los Angeles. Il était accompagné de Henrik Linde (The Vitals, Dren) à la guitare, Ryan “Junior” Kittlitz (All Hail The Yeti, The Acid Helps) à la batterie, Tony Baumeister (Æges) à la basse et Stewart Cararas en tant que multi-instrumentiste.
Et pour ceux qui se demandent si Bell regrette son époque Fear Factory ? Pas vraiment. Comme il l’avait déjà confié dans une précédente interview : “Je suis fier de tout ce que j’ai fait dans Fear Factory. On a écrit de la très bonne musique. Il y a eu quelques ratés, mais on ne peut pas toujours faire des hits.”
Fear Factory, Angst Fabrik et dramas à gogo
Après son départ fracassant en 2020 — Bell déclarait alors ne plus pouvoir “s’aligner avec quelqu’un qu’il ne respectait pas”, en référence à Dino Cazares — le chanteur s’est tenu éloigné des tensions internes qui ont rythmé la suite de l’histoire de Fear Factory. Il a d’ailleurs pris ses distances avec Angst Fabrik, le nouveau projet de Christian Olde Wolbers. Dans une autre interview, il confiait avec humour : “Honnêtement, je ne pense pas grand-chose de ce qu’il fait.”
Fear Factory, désormais mené par Milo Silvestro, poursuit néanmoins sa route et prépare un onzième album studio. Le groupe sera notamment présent cet été au Motocultor Festival (France) et à l’Alcatraz Festival (Belgique).
Burton C. Bell, quant à lui, préfère désormais tracer sa route en solo, sans se soucier des codes ou des attentes : “Le ciel est grand ouvert.” Et franchement, ça lui va plutôt bien.