“Une pratique de m*rde” : Dagoba obligé de payer 150€ pour vendre son merch ; Jamie Ryan (Mass Hysteria) s’insurge contre la salle française

à 12h10
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“Une pratique de m*rde” : Dagoba obligé de payer 150€ pour vendre son merch ; Jamie Ryan (Mass Hysteria) s’insurge contre la salle française
© Tetralens & YT

Le groupe Dagoba a récemment révélé avoir dû s’acquitter d’un “droit de merch” de 150€ pour vendre ses produits lors d’un concert à Aix-en-Provence, prévu ce samedi 26 avril. Une pratique que Jamie Ryan, de Mass Hysteria et Harshpath, dénonce avec véhémence dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube.

Dagoba s’exprime sur une nouvelle “taxe” imposée par une salle française

Dans un post publié sur les réseaux sociaux, Dagoba a annoncé que la salle 6MIC à Aix-en-Provence leur a demandé de payer 150€ pour avoir le droit de vendre du merchandising lors de leur concert prévu ce samedi 26 avril. C’est la première fois que le groupe, pourtant bien établi dans la scène metal française, est confronté à ce type de demande.

Plutôt que d’augmenter les prix de ses produits, le groupe a proposé une solution alternative : “Nous allons déposer sur notre stand une urne, dans laquelle vous pourrez glisser un don, si vous le désirez.” Si les dons couvrent les 150€, la somme sera remise à la salle. En cas de dépassement, l’excédent sera reversé à l’Abbaye Saint-Victor de Marseille, un lieu qui accueille également des concerts.

Cette décision, présentée comme un geste de bonne volonté envers le public et les lieux culturels, intervient dans un contexte où les pratiques liées à la vente de merch en concert suscitent de plus en plus de réactions dans le monde musical.

Jamie Ryan (Mass Hysteria, Harshpath) : “C’est une pratique de merde”

Dans une vidéo publiée cette semaine sur sa chaîne YouTube, Jamie Ryan, bassiste de Mass Hysteria et membre de Harshpath, n’a pas mâché ses mots pour décrire cette “taxe merch” : “C’est une pratique de merde qui se fait déjà dans plein de pays, et ça commence gentiment à se développer en France. J’ai envie de vomir parce que c’est du vol.”

Il déplore le fait que des salles demandent un pourcentage ou une somme fixe (parfois jusqu’à 30% du chiffre d’affaires généré par la vente de merch), sans rien offrir en retour, ni matériel ni personnel. Pour lui, ces prélèvements injustifiés nuisent directement aux artistes et à leur capacité à vivre de leur musique : “À quel moment la salle de concert m’a aidé, m’a fourni quelque chose là ? Rien.”

Jamie salue la solution de Dagoba : “Tu ne mets pas directement cette taxe sur les personnes [qui achètent tes produits dérivés], [c’est] louable. Génial, super !” Il suggère également d’autres pistes pour éviter ce type de situation, comme la vente à la sortie des salles ou l’organisation de pop-up stores dans des disquaires ou des magasins locaux. Des idées déjà partagées par d’autres artistes comme Julien Truchan de Benighted, qui militent pour une organisation alternative plus respectueuse des musiciens.

Une problématique de plus en plus visible dans le milieu musical

Ce débat relance une problématique bien connue des groupes de rock et de metal : celle de la rentabilité de leurs tournées. Entre les frais de transport, de production, de promotion et maintenant de vente de merch, les obstacles sont nombreux pour les artistes indépendants ou émergents.

Jamie alerte sur le fait que ce genre de pratique pourrait devenir la norme, même pour des premières parties ou des groupes locaux : “Qu’est-ce qui va les arrêter ensuite de faire payer les groupes d’ouverture ?”

Il insiste également sur le fait que certaines salles sont subventionnées, et que ce sont paradoxalement les artistes, souvent les plus précaires économiquement, qui se retrouvent ponctionnés : “Ponctionner ça sur les groupes qui n’ont pas nécessairement les moyens de sortir ça… C’est pas possible.”

Dagoba poursuit sa tournée malgré tout

Malgré cette situation, Dagoba poursuit sa tournée pour défendre Different Breed, son dernier album sorti en juin 2024. Après un passage remarqué à Paris le 16 avril dernier au Glazart, le groupe sera à Aix ce samedi 26 avril, puis à Metz le 22 mai prochain.

Fidèle à sa volonté de soutenir la scène et de rester proche de son public, Dagoba espère que cette initiative permettra non seulement de couvrir les frais imposés, mais aussi de sensibiliser les fans et les autres artistes à une problématique de plus en plus répandue.

Le débat est ouvert, et la mobilisation semble bien réelle. Comme le conclut Jamie Ryan dans sa vidéo : “Les groupes méritent mieux.”

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