Tobias Forge, leader de Ghost, estime que l’interdiction des téléphones en concert pourrait bientôt devenir la norme. Malgré quelques critiques, il défend une démarche qui, selon lui, renforce l’immersion du public et l’impact des performances live.
Une décision assumée, bientôt adoptée par d’autres ?
Invité de l’émission Loudwire Nights le 14 octobre, Tobias Forge a de nouveau défendu la politique “sans téléphone” mise en place sur la tournée mondiale de Ghost, la SkeleTour. Au micro de Chuck Armstrong, il rappelle que les spectateurs doivent glisser leurs téléphones dans des pochettes Yondr, scellées par un système magnétique.
“Beaucoup ne voient pas encore la différence, ni à quel point ça améliore l’expérience pour tout le monde,” explique-t-il. “Le show est déjà solide, mais il gagne clairement avec ça. Les gens redécouvrent ce que c’est que d’assister à un concert — pour la première fois depuis dix ans, pour certains.”
Pour Forge, l’enjeu dépasse le simple confort artistique : “Je pense que davantage de groupes vont s’y mettre.”
Un investissement qui freine encore certains artistes
Si la méthode Yondr séduit, elle a un coût. “Pour l’instant, c’est l’artiste qui finance l’infrastructure,” reconnaît Forge. Il espère que les salles, promoteurs et prestataires s’équiperont à leur tour, afin que cette option devienne un standard — comme une case à cocher dans le cahier des charges.
Tout le monde n’est pas convaincu. Bruce Dickinson (Iron Maiden) salue l’intention, mais doute de sa faisabilité sur des gigantesques événements. “Dès qu’on parle de 50 000 personnes en plein air, c’est presque impossible à contrôler sans transformer le concert en camp de prisonniers,” a-t-il déclaré dans Trunk Nation.
Une immersion réelle… malgré quelques ratés
Objectif affiché pour Ghost : revenir à une expérience plus authentique, où le public est pleinement connecté à l’instant présent. Forge insiste : “Je veux que les gens soient vraiment présents. Ce n’est pas une question de droits d’auteur ou de contrôle du contenu.”
Le dispositif n’est pas exempt de couacs. À Birmingham, en avril, des fans ont évoqué jusqu’à 1h30 d’attente à l’entrée, le temps de sceller les appareils. Le groupe avait d’ailleurs retardé le début du concert pour permettre à tous de prendre place.
Comme souvent, l’efficacité varie selon le contexte : la mesure fonctionne mieux en salle, où le contrôle est plus simple. En festival ou en stade, la logistique devient autrement plus complexe.
Une année 2025 décisive pour Ghost
Cette démarche s’inscrit dans une année charnière pour Ghost. Son sixième album studio, Skeletá, sorti en avril, a atteint la première place du Billboard 200 — une première pour le groupe et pour Loma Vista Recordings. La SkeleTour, saluée pour sa scénographie ambitieuse et théâtrale, s’est achevée le mois dernier sur le continent américain.
Les deux derniers concerts à Mexico, les 24 et 25 septembre, ont été filmés sur pellicule 16 mm. Un projet de film est en préparation, même si Forge prévient que sa sortie n’est pas prévue avant 2027. “Je veux que ce soit autre chose que Rite Here Rite Now, quelque chose de neuf,” dit-il.
En attendant, Ghost continue de repousser les limites du live, avec une ambition intacte : faire du concert une expérience totale — visuelle, auditive et viscérale — loin de l’écran d’un téléphone.

