C'était mal parti, mais Avenged Sevenfold a accouché d'un album vraiment audacieux et intéressant en la forme de Life Is But A Dream

à 12 h 16 min
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Avenged Sevenfold sort une nouvelle chanson déjantée et extravagante, We Love You
© Presse

Lorsque le premier single, Nobody, est sorti, cela ne s’annonçait pas très bien. Entre la voix de M. Shadows qui donnait l’impression qu’il avait 70 ans de cigarette à son actif et qu’il sortait tout juste de cure de désintoxication, et les arrangements et la production totalement inattendus, certains fans se sont immédiatement sentis aliénés et ont envisagé un désastre de l’ampleur de Lulu de Metallica. Mais après plusieurs bonnes écoutes de Life Is But A Dream dans son intégralité, il ne fait aucun doute que cet opus est bien meilleur que la collaboration de Metallica avec Lou Reed, pourtant tout aussi expérimentale et audacieuse sur le papier.

Les musiciens d’Avenged Sevenfold ont expliqué à plusieurs reprises ces derniers mois que l’album était inspiré par une myriade d’artistes, de Kanye West à Frank Sinatra en passant par Daft Punk. Pour couronner le tout, M. Shadows et le guitariste Synyster Gates ont tous deux expérimenté la drogue psychédélique DMT, parfois appelée “molécule de Dieu”, pour “ouvrir leurs chakras”, en quelque sorte, et ont lu Albert Camus et divers auteurs du mouvement surréaliste. Le résultat ne pouvait qu’être loufoque et hors du commun. Attachez vos ceintures…

Life Is But A Dream s’ouvre sur Game Over, une chanson déjantée qui rappelle System Of A Down par sa structure et son exécution. On passe ensuite à Mattel, un morceau plutôt lourd et décousu, mais qui fonctionne étonnamment bien, menant à Nobody, le premier single que nous connaissons déjà. Vient ensuite We Love You, le deuxième et dernier single, qui a également une saveur de SOAD par moments, et qui se termine par un solo de guitare “bottleneck”.

Vient ensuite Cosmic, peut-être la chanson la plus aboutie de l’album. Cette composition de plus de sept minutes présente un très haut degré d’expérimentation, mêlant des saveurs rappelant Dream Theater, Kanye West, divers groupes de Post-Rock et même des touches de gospel. Cosmic contient également le solo de guitare le plus marquant de Gates sur cet album, sans conteste.

Beautiful Morning a une touche d’Alice In Chains filtrée par A7X, et Easier fait revenir le vocoder de la fin de Cosmic pour un autre moment fort de l’album.

Lorsque G, (O)rdinary et (D)eath – la trilogie de l’album – arrivent, on se rapproche de la conclusion. Ces trois morceaux, qui s’enchaînent pour n’en former qu’un, ont été inspirés par Sicko Mode du rappeur Travis Scott. On y trouve un passage fusion qui rappelle ce que pourrait faire Christophe Godin (de Mörglbl), un morceau funky qui évoque Daft Punk et un passage inspiré par Frank Sinatra et ses semblables, avec beaucoup d’orchestration symphonique.

Ce voyage totalement délirant s’achève sur le morceau éponyme, une composition au piano déroutante qui renvoie à certains grands de la musique classique, tels que Mozart et Beethoven.

En termes de conception, le son est assez organique, bien que moderne, et contient de nombreuses textures, synthés, orchestrations et effets créés en post-production lors du processus de mixage, qui confèrent un charme expérimental non négligeable à la plupart des morceaux.

Bien que fondamentalement dérangeant et indomptable, il est difficile de s’ennuyer à l’écoute de Life Is But A Dream. Et si de nombreux fans du groupe ne trouveront probablement pas grand-chose à aimer ici, il est indéniable que tout bien considéré – sachant à quel point il est difficile de faire une œuvre aussi dépourvue de standards, qui peut facilement se transformer en torchon arrogant et dénué de substance – A7X a réussi son pari.

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