Dayseeker : Notre critique de Sleeptalk (à sa sortie en 2019)

à 16h05
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Dayseeker : Notre critique de Sleeptalk (à sa sortie en 2019)
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– Publié initialement le 3 octobre 2019 à 16h53 –

Dayseeker devient de plus en plus populaire dans le monde du metalcore. Mélangeant des lignes de voix plutôt pop, avec des riffs lourds et des rythmes entraînants, le groupe a su redonner un peu de vie dans ce genre qui est souvent coupable d’un phénomène qu’on pourrait qualifier de “copier/coller”.

Dayseeker en quelques mots

Dayseeker est un groupe post-hardcore américain fondé en 2012 dans le Comté d’Orange, en Californie. Aujourd’hui, il est composé de Rory Rodriguez (chant), Gino Sgambelluri (guitare), Ramone Valerio (basse) et Mike Karle (batterie).

À ce jour, la discographie du groupe compte quatre albums, Sleeptalk étant le dernier – sorti le 27 septembre 2019 via Spinefarm Records.

Une progression musicale qui est la bienvenue

L’album est un peu moins metalcore que le précédent. Il contient plus d’éléments présents dans le rock alternatif. Et passer du metalcore à l’alt-rock est souvent une recette sûre pour le désastre. Néanmoins, ici ça fonctionne bien. On sent que les musiciens étaient inspirés et qu’ils ne l’ont pas juste fait pour toucher un public plus large. De plus, dans le rock alternatif, la voix est très souvent au centre de l’attention, et il vaut mieux que le chanteur soit à la hauteur. Sur cet album, Rory ne se contente pas d’être juste bon, il est excellent. Que ce soit dans son registre plus calme, ou dans celui plus poussé et agressif, il délivre un maximum d’émotions avec un contrôle que beaucoup de chanteurs rêveraient d’avoir. Les cris et les breakdowns sont utilisés avec parcimonie, et sont étrangement les passages qui sonnent les moins authentiques. C’est un peu comme s’ils avaient essayé d’en introduire quelques-uns de plus que nécessaire pour ne pas totalement déboussoler leurs anciens fans. La composition instrumentale est assez simple tout au long de l’album, rien de trop flashy. On sent qu’ils se sont concentrés pour faire quelque chose de cohérent et super efficace.

Au niveau des paroles, l’intégralité de l’album est tourné autour des démons personnels de Rory. Bien qu’on puisse avoir l’impression d’écouter quelqu’un pleurer et s’apitoyer sur son sort pendant 40 minutes, la performance vocale de haut vol rend l’ensemble très digeste. Les chansons abordent les thèmes de la dépression, l’alcoolisme, l’anxiété, la perte de confiance en soi, les relations toxiques, la rupture amoureuse… Souvent, l’objectif avec ce genre de thèmes est de se purger de ses propres émotions et ainsi de permettre aux auditeurs de faire la même chose. C’est le côté cathartique de l’art en général. Néanmoins, des fois, on se demande si ce genre de sujets, ou du moins la manière dont ils sont abordés, ne font pas que renforcer l’esprit de victimisation et la tristesse qui vivent en nous tous à différents degrés. On supposera que cela dépend de la résilience de chacun.

Un album fluide et frais

L’album s’enchaîne parfaitement. Non pas que toutes les chansons soient reliées d’une manière ou d’une autre, mais elles se suivent d’une façon extrêmement fluide. En commençant avec Drunk, nous avons immédiatement un avant-goût de l’expérimentation que présente Sleeptalk, et de la non-conventionnalité que Dayseeker apporte à la scène metalcore. Les quelques morceaux suivants, qui ont servi de singles pour l’album, mettent en valeur différents aspects du groupe qui fonctionnent tous en tandem. Les mélodies de Crooked Soul, le chagrin d’amour de Burial Plot et l’excellent refrain du titre éponyme sont tous des éléments mémorables, chacun à leur manière. 

Le côté plus lourd de Dayseeker est toujours présent dans Sleeptalk. L’interlude The Embers Glow mène au puissant morceau The Color Black, avec sa belle intro qui se fond harmonieusement dans un riff groovy et méticuleusement joué. Gates Of Ivory met également en valeur les capacités plus lourdes de Dayseeker, tout en ne sacrifiant pas la voix magnifique de Rory dans le refrain. Après cela arrive le titre acoustique Already Numb, qui est imprégné d’une atmosphère relativement dépressive. Enfin, le morceau de conclusion, Crash And Burn, qui est probablement l’un des moins marquants de l’album, débute avec une magnifique intro sereine avant de se transformer progressivement en un titre lourd et rempli de colère…

Il n’y a pas grand-chose à dire sur cet album qui ne soit pas élogieux

Quoi qu’il en soit, cet album est extrêmement agréable à écouter, et permettra certainement au groupe de continuer à croître. Il n’y a pas grand-chose à dire sur cet album qui ne soit pas élogieux. La voix de Rory est plus incroyable que jamais. Les mélodies de l’album sont splendides et contiennent certains des meilleurs placements (vocaux) que ce type de musique puisse offrir. Dans l’ensemble, Sleeptalk est un album d’une beauté étonnante, qui allie de magnifiques mélodies avec des riffs efficaces et des lignes de synthé remarquables. Il serait dommage que les fans de metalcore et de post-hardcore passent à côté de cette pépite.

Chansons préférées de Sleeptalk :

  1. Sleeptalk
  2. Drunk
  3. Burial Plot

Note : 4.5/5

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