Un plateau plutôt inattendu ; Machine Head et Amon Amarth saccagent le Zénith de Paris

à 17 h 32 min
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Un plateau plutôt inattendu ; Machine Head et Amon Amarth saccagent le Zénith de Paris
© Tetralens

À première vue, c’est un line-up surprenant. Machine Head, les valeurs sûres du Thrash Metal américain, Amon Amarth, les maîtres du Death Metal Mélodique à forte iconographie viking de Suède et The Halo Effect en guise d’intro, groupe de death metal mélodique suédois formé sur les ruines de la période du coronavirus, voilà un plateau plutôt inattendu.

Et pourtant, rien à dire sur l’alliance de tout cela, superbe soirée au Zénith.

Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)

The Halo Effect

C’est devant un public plutôt nombreux pour une première partie, entre les fans d’Amon Amarth qui ont accosté, avec leur attirail de vikings et presque des haches, sur le Zénith, et les black tish, fans typiques du thrash/groove Metal de Machine Head, que The Halo Effect s’apprête à faire son show. En effet, la grande salle parisienne est remplie presque dès l’ouverture des portes.

Dans une pénombre verdâtre, les grands noms du metal qui se sont rencontrés et composent The Halo Effect, groupe de death metal mélodique aux accents de black atmosphérique par moments, réunissant d’anciens membres d’In Flames, et Mikael Stanne également chanteur et figure centrale de Dark Tranquillity, entrent dans la salle.

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C’est un metal empreint des codes des racines du melo death suédois des années 90 que Jesper Strömblad et consorts ont souhaité honorer sur ce projet, formé en 2020.

Bien que la mise en scène ne soit pas des plus spectaculaires, c’est une belle performance, à travers laquelle on peut voir toute la maîtrise technique et l’aisance des protagonistes, qui s’offre à nous.

Mikael Stanne court sur la scène avec un plaisir non dissimulé, et les différents musiciens Niclas Engelin, Peter Iwers, Jesper Strömblad, et Daniel Svensson jouent chacun plusieurs solos.

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Bien que l’empreinte musicale soit effectivement dans la veine voulue par ses fondateurs, je ressens quelques similitudes rythmiques avec Dark Tranquillity, et ce n’est pas pour me déplaire.

Très beau moment de direct sur l’interprétation de Shadowminds, titre phare de l’album de 2022, Days Of The Lost, même si je conseille aussi le très beau Last Of Our Kind qui n’a pas été interprété au Zénith.

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Setlist :

  • Days Of The Lost
  • The Needless End
  • Gateways
  • Feel What I Believe
  • Conditional
  • Shadowminds

Amon Amarth

Après un sympathique interlude où l’esprit communautaire du metal s’exprime à travers un Run To The Hills diffusé et repris en cœur par le public, les ambassadeurs du Death Metal à forte ascendance viking prennent possession de la scène du Zénith.

Quand je dis prendre possession, je n’exagère pas. Une entrée spectaculaire : Lorsque le sobre rideau noir à l’emblème néo-runique blanc du groupe suédois est baissé, c’est pour laisser place instantanément à une impressionnante pyrotechnie au milieu d’une scénographie grandiose, à savoir un casque géant qui porte la batterie, ainsi que deux statues gigantesques encadrant la scène, comme l’entrée du Gondor, sur Guardians Of Asgaard. On peut voir la référence et l’inspiration à l’univers de la Terre du Milieu que le groupe ne cache pas, notamment dans le nom du groupe, qui est empreint de la langue créée par Tolkien.

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Performance qui prend un nouvel essor sur Deceiver Of The Gods où la scénographie fait apparaître des personnages vikings qui s’affrontent sur scène, à la manière de “Eddie” (cf : Iron Maiden) mais à la sauce scandinave. Un son très lourd et puissant qui met le public dans l’ambiance, au milieu des fumées bleues et vertes.

Johann Hegg est en pleine forme et sublime de sa voix puissante le jeu parfaitement équilibré et restitué de tous les musiciens, Olavi Mikkonen et Johan Söderberg à la guitare, Ted Lundström à la basse, et Jocke Wallgren à la batterie.

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Dans l’ensemble, il s’agit d’un set très rythmé qui mélange des morceaux variés de toute la discographie du groupe, avec une représentation étrangement faible du douzième et dernier album sorti en août sur Metal Blade Records, The Great Heathen Army, à l’exception de deux morceaux.

La foule est totalement sous le charme de cette performance très précise, avec un décor qui évolue, avec l’apparition de drakkars à la place des statues, une alternance de fumigènes et de flammes, etc.

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Un beau concert où les fans ne boudent pas leur implication, avec une apothéose sur Raise Your Horns en fin de set.

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Setlist :

  • Guardians Of Asgaard
  • Raven’s Flight
  • Deceiver Of The Gods
  • The Pursuit Of Vikings
  • The Great Heathen Army
  • Heidrun
  • Put Your Back Into The Oar
  • Cry Of The Black Birds
  • The Way Of Vikings
  • First Kill
  • Shield Wall
  • Raise Your Horns
  • Twilight Of The Thunder God

Machine Head

Après ce tourbillon nordique, et une courte pause, les Américains de Machine Head investissent la scène du Zénith. Robb Flynn et ses amis sont accompagnés par un dispositif scénique moins spectaculaire, mais avec une énergie de qualité, démontrée dès le premier titre joué, Become The Firestorm, issu du dernier album, Of Kingdom And Crown.

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La longévité du groupe de thrash metal, plus de 30 ans, n’est pas un hasard, et le public parisien est le reflet des fans du groupe à travers l’Europe et le monde. Des connaisseurs, assez critiques, qui n’hésitent pas à comparer, parfois de manière acerbe, les évolutions du son de Machine Head au fil des albums. Pourtant, ce soir, l’ambiance est à la fête, à la cohésion, parfaitement justifiée par une belle démonstration du savoir-faire live des Californiens.

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La setlist permet une progression du rythme, et une belle mise en valeur de chacun des musiciens, même si le public est bien impliqué dès le début.

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Je remarque que malgré une attitude très charismatique du frontman Robb Flynn, il est ici, en direct, un membre à part entière du groupe (bien qu’il reste très communicatif, comme pour solliciter la foule sur Darkness Within).

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En préambule de cette chanson, Robb prend le temps de nous dire quelques mots, assez touchants. Qu’il y a exactement 31 ans, lors d’un concert de Metallica, il a décidé de créer Machine Head. Et que la première performance de Machine Head à Paris, a eu lieu en première partie de Slayer, dans cette même salle. (Petit clin d’œil à Slayer avec la reprise de South of Heaven à la fin du set, d’ailleurs.)

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La performance, qui s’est déroulée au gré d’un voyage musical à travers les différents albums, se termine en beauté avec l’emblématique Halo.

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En somme, la soirée a été un beau rassemblement metal avec des groupes de haut vol qui ont donné de superbes performances, et un public dynamique en face.

Setlist :

  • Become The Firestorm
  • Imperium
  • Ten Ton Hammer
  • I Am Hell (Sonata in C#)
  • Aesthetics Of Hate
  • Darkness Within
  • Now We Die
  • From This Day
  • Davidian
  • South Of Heaven (Slayer cover)
  • Halo

À propos de Tetralens

Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.

Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !

TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.

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