Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

à 14 h 15 min
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Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)
© Tetralens

Quand un des groupes les plus frais de la scène Punk Rock française annonce une date, Pogo Car Crash Control, c’est déjà bien. Quand ça se passe dans une petite salle que j’aime particulièrement, l’espace Icare, à Issy, géré par le Réacteur, connu pour sa programmation mettant en avant la musique vénère et les jeunes talents, c’est encore mieux.

Si en plus, c’est en compagnie de Hangman’s Chair, c’est un rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte.

Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)

Hangman’s Chair

Ce soir-là, les trublions parisiens ont attiré une foule très dense, composée en partie de nombreuses têtes connues de la scène Rock et Metal, d’artistes, de photographes, de métalleux, et l’ambiance est digne d’une grande fête entre amis.

À mon arrivée, le hall est déjà bien occupé, et les tables de merchandising sont cachées par une masse compacte.

Au sous-sol, où je me rends rapidement pour me préparer devant la scène, même combat, se frayer un chemin est un défi.

Hangman’s Chair est sur le point d’entrer sur scène et de la fumée commence à être diffusée. Dans une vague de clameurs du public, les musiciens commencent leur performance.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

Dès les premières notes, la signature musicale du groupe parisien nous enveloppe d’une sombre mélancolie avec An Ode to Breakdown, une introduction parfaite. L’effet est potentialisé par la fumée omniprésente. La profondeur musicale de ce sludge metal qui frôle les territoires du doom, offre une lourdeur qui va chercher vos sentiments les plus sombres.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

Le public est captivé. Cold and Distant, avec un démarrage plus puissant qu’aérien, souligné par le cœur battant du groupe, Mehdi Thépegnier à la batterie, et la belle présence de la basse de Clément Hanvic, nous plonge un peu plus dans les entrailles de leur univers, désabusé et imprégné d’un brouillard sinistre et flottant.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

Les arrangements de Who Wants to Die Old donnent encore plus de sens aux lignes vocales voilées, qui sont perçues plus comme un élément complémentaire des instruments que comme un point central. La superposition de l’ensemble génère une intensité qui fait écho aux thèmes profonds abordés par le groupe. On note l’énergie et la précision de Julien Chanut sur sa superbe guitare baryton EGC avec corps en acrylique transparent.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

04/09/16, titre de Banlieue Triste (2018) avec le texte poignant d’un voyage (sans retour ?) sur le chemin de l’addiction, où la voix de Cédric Toufouti apporte ici encore une certaine émotion, me marque particulièrement.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

Ce voyage musical se poursuit tout au long du set dans l’ombre et la fumée, avec principalement les chansons de l’album A Loner (2022), comme une bande sonore très cinématographique qui me procure le même effet immersif que Loathe, même si l’on peut aussi entendre des influences de Down (mais avec une signature très personnelle), dont l’une des qualités centrales est de réveiller un champ d’émotions profondes.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

Setlist :

  • An Ode to Breakdown
  • Cold and Distant
  • Who Wants to Die Old
  • Loner
  • Dripping Low
  • 04/09/16
  • Naïve
  • Storm Resounds
  • A Thousand Miles Away

Pogo Car Crash Control

Pour me remettre de cette performance, je monte prendre l’air quelques minutes avant de rejoindre à nouveau les entrailles de l’espace Icare. Dans une ambiance radicalement différente, la salle s’anime rapidement, et Pogo Car Crash Control déferle comme un tourbillon sur scène, Lola Frichet, la charismatique et talentueuse bassiste, est particulièrement bien accueillie.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

Dès le début, on en prend plein la figure, avec un titre aux riffs accrocheurs, Aluminium (issu du dernier album Fréquence Violence de 2022), diffusant une énergie débordante et contagieuse, délivrée par un punk rock “garage” et en français s’il vous plaît – cocorico – qui donne un bon coup de fouet.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

Les Franciliens montés sur ressorts poursuivent avec Dépression Hostile, gros titre de 2018, puis avec Pourquoi tu pleures (Tête Blême, 2020), concentré de sarcasme et de rock décapant.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

La performance se poursuit sans que l’énergie ne diminue, bien au contraire, ni sur la scène, ni dans la salle qui se transforme progressivement en une masse mouvante et poisseuse, notamment sur Traitement mémoire ou encore Fréquence violence, véritable tornade sonore enrichie aux guitares en pétard, celles de Simon Pechinot et Olivier Pernot.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

Ville prison voit tout le groupe donner de la voix en c(h)œur sur un son hargneux et saturé où la tension ne semble jamais faiblir, et c’est beau de les voir courir comme des fous sur la scène, faire des allers-retours devant les amplis blancs décorés d’éclaboussures rouges.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

Cristaux liquides est l’exception dans la setlist, avec une intro Pop Rock très française, qui prouve que le chant d’Olivier peut être plein de nuances. Recommence à zéro présente également ce genre d’ambivalence, qui, couplée aux passages très énergiques et dévastateurs, apporte un équilibre intéressant.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

Le set semble se terminer, mais non, rappel ! Honoré par Qu’est-ce qui va pas ? qui déclenche un énième mosh pit plein de rage/partage (oui, ça y est, je suis contaminée par la rime façon P3C…).

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

La soirée se termine (pour de vrai cette fois), sur un slam d’Olivier au sein de la foule, sur le titre de 2016, le premier bébé qui a tout déclenché : Crève.

Le punk français à l'honneur (retour sur le concert de Pogo Car Crash Control et Hangman's Chair)

Une ambiance complètement dingue, une générosité et une fraîcheur sans naïveté de la part des P3C, pour une soirée punk rock de qualité comme on aime en vivre.

Setlist :

  • Aluminium
  • Déprime hostile
  • Pourquoi tu pleures
  • Le ciel est couvert
  • Traitement mémoire
  • Reste sage
  • Miroir
  • Conseil
  • Fréquence violence
  • Cristaux liquides
  • Paroles/m’assomment
  • Ville prison
  • Criminel potentiel
  • Tourne pas rond
  • Tu peux pas gagner
  • Recommence à zéro

Encore :

  • Qu’est-ce qui va pas ?
  • Tête blême
  • Crève

À propos de Tetralens

Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.

Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !

TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.