Pour cet événement qui a réuni un public particulièrement éclectique à l’Accor Arena de Bercy, le soleil était de la partie. Quand je dis éclectique, il faut comprendre des quadragénaires nostalgiques de leur adolescence, mais aussi de jeunes fans aux tenues plus colorées, cheveux verts et chaussettes hautes rayées… Un joli melting-pot.
À l’entrée réservée à la presse, je retrouve des collègues photographes et journalistes qui, comme moi, ont dû signer des documents la veille, dans des conditions très strictes. Mais le reste de la soirée sera beaucoup moins… organisé. Malgré les efforts de la personne chargée de nous accueillir, de multiples difficultés ont retardé considérablement notre accès. C’est donc depuis le hall que j’entends les premiers morceaux de Trash Boat résonner dans l’enceinte de Bercy.
Après bien des péripéties, j’arrive enfin dans la fosse – non pas celle des photographes, à laquelle nous n’aurons pas accès ce soir, mais en plein milieu du public pour rejoindre la console de son. Les échanges pour nous permettre de capturer les images se poursuivent sans qu’aucune consigne claire ne soit donnée, et c’est au milieu de la foule, à moitié dans le bain, que j’officie.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
Trash Boat
Enfin, je peux voir ce qu’il reste de la première partie, Trash Boat.
Le dynamique groupe de punk rock britannique m’avait agréablement surpris en 2022, et je les trouve encore plus sympathiques dans un cadre plus prestigieux, avec un son plutôt bon pour cette salle, où le volume est parfois mal dosé.
J’ai un peu de mal à m’imprégner de ce qu’il reste de leur performance, mais je suis heureuse que le public, certes clairsemé, semble réceptif à leur énergie et à leur son punk rock dépoussiéré. Les dignes héritiers du style british.
Une petite pause s’impose, et j’essaie de prendre l’air malgré la cohue qui règne dans la salle publique basse, où la file d’attente pour la bière est presque aussi longue que celle pour les toilettes.
Four Year Strong
De retour près de la console de son, la fosse se remplit un peu plus d’une foule certes joyeuse, mais avec une certaine propension à la bousculade, un peu moins accueillante que la communauté purement metal.
Le deuxième groupe, Four Year Strong, monte sur scène avec une envie palpable de convaincre le public parisien. Ces Américains du Massachusetts jouent un set divertissant mais pas audacieux. Un son et une discographie aux caractéristiques “feelgood” easycore/punk rock, mais c’est un peu trop homogène à mon goût, et la performance semble s’éterniser.
La foule a considérablement grossi lorsque nous atteignons le dernier morceau de Four Year Strong, et nous réalisons à quel point The Offspring est toujours aussi influent après toutes ces années…
The Offspring
Du côté de la console de son, où nous avons enfin pu accéder, l’heure est enfin à la détente, tandis que le matériel se prépare, que le décor se modifie et que la foule se divertit d’un show digne d’un stade de baseball américain. Un écran géant affiche une “kiss cam” qui parcourt les gradins, et un dirigeable noir et blanc à l’effigie de The Offspring tourbillonne dans la salle.
Le public chante sur Blurred et se déchaîne sur Take On Me. Et puis, soudain, un membre de l’équipe du groupe devient plutôt désagréable, visiblement inquiet, et je comprends la raison de ses craintes en apprenant que Dexter a fait une apparition derrière ses ingénieurs du son, et qu’il n’est pas bon qu’il soit photographié en dehors de la scène. Une fois la situation calmée, nous constatons avec amusement que tout autour de nous, des fans se sont rassemblés pour immortaliser la scène avec leurs téléphones portables…
Les visuels du dernier album, “sugar skull” ou “calavera” (maquillage de tête de mort orné de fleurs de style mexicain), apparaissent sur l’écran puis s’estompent dans l’obscurité, et la silhouette de Noodles se découpe sur la scène. Les autres musiciens et Dexter font leur entrée dans un brouhaha assourdissant sur Come Out and Play.
On se régale à coup sûr avec du punk, du rock, des classiques et plusieurs titres du dernier album, comme l’éponyme Let The Bad Times Roll, ou We Never Have Sex Anymore. L’ambiance dans la fosse est très cool, et le décor de la performance tourne autour de l’écran en arrière-scène, qui diffuse des images saturées et contrastées des musiciens, ou des panaches de couleurs vives, vertes, rouges, bleues, ou un grand cercle de lumière.
La performance vocale de Dexter est plutôt bien posée, et sans être complètement folle, elle a le mérite de transmettre une bonne dose d’énergie. Noodles, à droite de la scène, reste beaucoup plus en retrait et calme. Les autres musiciens sont assez impliqués, notamment le batteur Brandon Pertzborn, magistralement présent.
Le groupe joue ensuite une sorte de medley, mélangeant Iron Maiden et Seven Nation Army (des White Stripes) entre autres, avant de poursuivre avec une performance solo de Dexter sur Gone Away, avant que la foule ne s’enflamme pour Pretty Fly, l’un des grands succès qui les a rendus célèbres. Le set s’achève sur Self Esteem, ovationné par la foule !
Une soirée un peu mitigée de mon côté, mais qui a manifestement séduit le public !
Setlist :
- Come Out and Play
- All I Want
- Want You Bad
- Let the Bad Times Roll
- Staring at the Sun
- We Never Have Sex Anymore
- Original Prankster
- Genocide
- Hit That
- Hammerhead
- Bad Habit
- Seven Nation Army / Iron Man / The Trooper / Sweet Child o’ Mine
- In the Hall of the Mountain King (Edvard Grieg cover)
- Blitzkrieg Bop (Ramones cover)
- Gotta Get Away
- Gone Away (Piano version – Dexter solo)
- Why Don’t You Get a Job?
- (Can’t Get My) Head Around You
- Pretty Fly (for a White Guy)
- The Kids Aren’t Alright
Encore :
- You’re Gonna Go Far, Kid
- Self Esteem
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !
TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.