C’est avec une joie non dissimulée que nous retrouvons Clisson pour cette édition 2024 du Hellfest. Avec la mise en vente des pass dès la clôture de l’édition précédente et une programmation très éclectique qui a fait couler un peu d’encre, le grand rassemblement de Metal se déroule cette année encore sur quatre jours.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
Sous un soleil éclatant, ce qui n’était pas assuré étant donné les intempéries généralisées des semaines précédentes, le festival mythique ouvre ses portes, ou plutôt sa “cathédrale”, pour lancer les festivités du jeudi dans la bonne humeur. Le site est paré de ses atours habituels, mais aussi de quelques nouveautés, comme la Gardienne des Ténèbres, une sculpture mécanique sortie des ateliers nantais représentant une femme scorpion, trônant au milieu du site, à proximité de la forêt.
Pour ma part, je plonge rapidement dans l’ambiance avec Asinhell qui ouvre en mainstage. Le groupe danois et allemand de death ascendant thrash, formé en 2023, incluant Michael Poulsen (Volbeat) à la guitare et Marc Grewe (Morgoth) au chant, signe une ouverture efficace. Une bonne énergie commence à faire vibrer un public encore timide.
Bien que les ayant déjà vus à de multiples reprises, je reste pour le groupe suivant, les fantastiques écossais de Bleed From Within. Et quelle claque, comme toujours ! Après quelques dates où Scott Kennedy a été remplacé par Josh Middleton, le chanteur de Sylosis (pour raisons familiales), Scott est de retour pour tout dégommer en mainstage. La foule est dignement réveillée par cette valeur sûre. J’aurais presque souhaité voir Middleton, mettons un cierge pour faire venir Sylosis à une prochaine édition…
Je m’extirpe de la foule pour foncer voir la fin de la performance de Thrown en Warzone, haut lieu du Metalcore/hardcore. Les Suédois sont assez mobiles et décapants, et mènent sans peine la foule de la Warzone aux slams et autres moshpits, grâce à leur rythmique sans pitié.
Une première pour moi, j’assiste à une performance de Slaughter To Prevail. Je vais enfin voir si Alex Terrible mange vraiment des bébés ours pour l’apéro (bah oui, il est 18h). Une mise en scène très graduée, avec deux titres où tous les membres du groupe russe (désormais basé en Californie) de Deathcore portent des masques rutilants et féroces, argentés ou dorés. Puis le charismatique frontman tombe le sien de masque, et tous tatouages dehors, assène puissance et rage sans discontinuer à la foule énorme massée devant la mainstage. Il avait prévenu, il voulait le plus gros wall of death de l’histoire. C’est aux trois quarts du set que le chanteur invite les métalleux présents à former cette faille, ce rift. Pour en assurer la réussite, le chanteur descend au milieu de la foule, motive les troupes, donne des indications, et après une attente un peu longuette, lance le fameux moment où la musique poussera la masse à partir. Sans pouvoir dire s’il s’agit du plus gros de l’histoire du metal, ce wall of death, juste avant le choc des corps aux sons impitoyables de Slaughter to Prevail, s’étend depuis les crash barrières, et quasiment jusqu’à la cathédrale à l’entrée du site. Impressionnant et étonnamment émouvant.
Après une très courte pause, je persiste en mainstage. Oui encore… Mais vous allez comprendre. Les génies du metalcore au service des mises en scène de films d’horreur, Ice Nine Kills, nous accueillent à Horrorwood, et ça ne se refuse pas ! Tous les musiciens vêtus de shorts et polos, comme échappés d’un cours de golf, nos trublions mettent la barre très très haute avec ce set impeccable où Spencer Charnas nargue le public avec pelles et autres tronçonneuses, et une performance vocale féroce. Un vrai festin !
Je m’apprête à me replacer dans la file d’attente des photographes pour immortaliser Kerry King, mais je réalise que j’ai une interview… quel dommage. Une prestation, d’après les échos que j’en ai, qui valait le détour !
La prestation du phénomène Babymetal ne m’étant pas accessible en tant que photographe, je profite d’une nouvelle immersion en Warzone, ma scène favorite, pour voir Crystal Lake, enfin ! Après moult annulations et impossibilités, c’est la première fois que je les vois en live, et c’est sans conteste un de mes moments préférés de cette première journée. Force brute, précision technique, ambiance folle, le tout sous une lumière de fin de journée d’été. Une magnifique performance.
J’aperçois quelques minutes de Megadeth qui officie en mainstage et notre Dave Mustaine a l’air plutôt en forme, mais c’est en Altar que mes pas me mènent pour Dark Tranquillity. La pénombre est un écrin certes intéressant pour certains concerts, mais ici un peu trop présente. Musicalement, nos Suédois sont toujours aussi fluides et Mikael Stanne un performer de qualité, plutôt généreux dans l’échange avec son public.
Suite à l’annulation de Bad Omens, qui a attristé bon nombre de jeunes métalleux, ce sont nos Marseillais préférés, Landmvrks, qui ont répondu présent pour remplir le créneau en mainstage. La performance des chouchous du neo metalcore à la française a conquis une nouvelle fois Clisson sans peine !
Avenged Sevenfold, pourtant assez attendu par bon nombre de gens dans la foule, semble manquer d’énergie en cette fin de soirée ; pas grave, on croise les doigts pour les revoir en meilleure forme bientôt !
Je décide de clôturer cette journée dense avec une dose de stoner en Valley (en extérieur depuis 2023) avec les Américains de Nashville formant All Them Witches. Un moment suspendu, assez intense, totalement immersif. Le tout dans un cadre très esthétique. Quelle journée !
Après une journée où on peine à trouver des points d’eau (en tout cas sur mes trajets), et où le demi de bière a disparu, c’est avec la ferme intention de profiter enfin d’une petite pause houblonnée bien méritée que je passe faire un tour à la zone VIP… Ma soirée se terminera plus vite que prévu, mais c’est une autre histoire…
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !
TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.