Philip Anselmo à propos de The Great Southern Trendkill de Pantera : "J'étais dans une période particulièrement sombre de ma vie quand nous avons fait cet album"

à 15 h 52 min
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Phil Anselmo s'exprime sur le retour des concerts : "Je pense que ça va être très difficile à de nombreux niveaux"
© Phil Anselmo (Presse)

The Great Southern Trendkill (1996) est sans conteste l’album le plus extrême et le plus corrosif de Pantera. Intrinsèquement provocateur et anticonformiste, le groupe a fait suite à son album qui s’est hissé à la première place du Billboard 200, Far Beyond Driven (1994), avec une production percutante, explosive, expérimentale, et accompagnée de paroles cinglantes.

Pour le 25e anniversaire de cet album historique, le magazine Revolver a interrogé le chanteur Philip Anselmo sur les jours sombres qui ont inspiré une musique aussi noire :

J’étais dans une période particulièrement sombre de ma vie quand nous avons fait cet album. Ce dont je me souviens, c’est que c’était plutôt moche, mais j’étais entouré de belles choses. J’étais à la Nouvelle-Orléans. J’étais au studio de Trent Reznor, c’était un endroit magnifique et génial. Et [le producteur] Terry Date était là. Terry Date avait pris l’avion pour travailler avec moi. C’est le premier album que j’ai fait loin des autres membres du groupe. J’étais bien amoché, et j’étais accro aux drogues ! Parfois, lorsque l’on est dans cet état d’esprit sombre, cela donne de la très bonne musique ou des formes intéressantes de musique et d’art en général.

Il a poursuivi :

J’étais assez confiant et je sentais que les chansons étaient suffisamment dévastatrices. Je pourrais m’arrêter là – j’avais l’impression qu’elles étaient dévastatrices. Nous avons fait quelques trucs différents musicalement, avec les tones de guitare et tout le reste – des tones plus propres et des trucs du genre.

Philip a également parlé du titre The Great Southern Trendkill, qui ouvre l’album de manière spectaculairement brutale :

Il le fallait. C’était comme une déclaration. Cette première chanson disait : “Nous n’avons pas laissé nos racines Heavy Metal derrière nous. Et nous n’abandonnerons pas la cause”. C’est comme ça que nous le ressentions.

The Great Southern Trendkill a été réédité en 2016 pour son 20e anniversaire. Le double album The Great Southern Trendkill : 20th Anniversary Edition incluait l’album original remasterisé ainsi qu’une douzaine de mixages inédits, d’instrumentaux et d’enregistrements live.

Il y a cinq ans, lors d’une interview qui a été accordée à l’émission de radio Do You Know Jack?, Philip Anselmo a fourni des détails supplémentaires sur la production de The Great Southern Trendkill :

C’était une époque très intéressante mais aussi très éprouvante. Sur le plan personnel, je n’allais pas très bien parce que j’étais blessé, je faisais toutes les erreurs de débutant avec les médicaments contre la douleur et tout ça, et j’étais gêné. Je ne voulais voir personne ; j’étais dans une mauvaise passe. Cependant, j’étais présent tout au long du processus d’écriture des chansons, musicalement, parce que j’étais le parolier, et donc pour façonner les chansons et leur donner un semblant de structure, ils avaient besoin de moi. Mais j’ai décidé d’enregistrer ma voix tout seul au studio de Trent Reznor qu’il avait ici à la Nouvelle-Orléans, ce qui était génial.

Il a poursuivi :

Tout cela mis à part, un journaliste m’a dit hier : “C’est une sorte d’album obscur de Pantera”. Et vous savez quoi ? Je suis d’accord avec cette personne. C’était un album étrange de Pantera, parce que le Heavy Metal, à cette époque, était censé être en voie de disparition. Le Grunge était le genre qui se vendait le mieux à ce moment-là. Le Heavy Metal était expérimenté par différents groupes, de différentes manières, et vraiment, du point de vue de Pantera, nous voulions vraiment, vraiment exploiter le style Heavy Metal pur, du mieux que nous pouvions. Et on l’a fait. Vous savez, le jour où nous nous sommes réunis pour faire notre première tournée pour The Great Southern Trendkill, notre road manager m’a approché et m’a dit : “Phil, tu sais, mec. Ne t’attends pas à des concerts à guichets fermés. Le Heavy Metal est en train de mourir. Les jeunes écoutent d’autres trucs. Ça va être dur. Ne t’attends à rien”. Et j’ai dit : “Super ! J’apprécie tes encouragements”. Mais le mieux dans tout ça, c’est qu’il avait tout à fait tort. Le premier concert était plein à craquer, et c’était pareil pour la plupart des autres concerts de la tournée. Alors, prend ça dans ta face !

À la même époque, Vinnie Paul Abbott, le batteur de Pantera, a déclaré à Whiplash, l’émission de radio de KLOS-FM animée par Full Metal Jackie, que The Great Southern Trendkill “était un album carrément déjanté de Pantera” :

C’était l’album le plus chaotique, le plus désorganisé, le plus contraire aux règles que nous ayons jamais fait. Cela dit, il est sorti à une époque (en 1996) où le Rap Metal faisait son apparition et je me souviens même que le président de notre label nous a appelés pour nous dire : “Hé les gars, vous devriez commencer à rapper sur vos albums”. On a rigolé et on a dit : “Ok, on va le faire”. Quoi qu’il en soit, cet album était censé être un gigantesque doigt d’honneur à l’industrie musicale de l’époque et je pense qu’il a vraiment fait mouche.

Interview de Philip Anselmo pour Revolver :

Source : blabbermouth.net
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