Bien avant que Metallica ne devienne un mastodonte du Heavy Metal, vendant des albums par millions et dont le nom est prononcé avec révérence par des générations de fans à travers le monde, il y avait le jeune Danois Lars Ulrich, expatrié, armé de rien de plus qu’un grand rêve, et même pas d’une “batterie complète” – c’est du moins ce que Lloyd Grant raconte à Metal Hammer.
On n’entend pas souvent le nom de Lloyd Grant, mais ce guitariste d’origine jamaïcaine a joué un rôle important dans les débuts de Metallica.
Certains d’entre vous le connaissent peut-être comme l’auteur du solo de Hit The Lights, le tout premier morceau que Metallica a enregistré et qui est sorti sur le premier disque de Metal Blade, l’album de compilation Metal Massacre de 1982.
Plus important encore, Grant est aussi la première personne avec laquelle Lars a commencé à jammer sérieusement à son arrivée aux États-Unis, et pendant un certain temps, les deux musiciens ont partagé le rêve qui allait devenir Metallica.
Se remémorant leur première rencontre, Grant a déclaré : “Lars était déjà un gars assez intéressant lorsque je l’ai rencontré pour la première fois. Il savait exactement ce qu’il cherchait à faire, même s’il vivait encore chez ses parents à ce moment-là. J’essayais juste d’entrer dans un bon groupe, en particulier un groupe qui jouerait dans le coin.”
Lorsqu’on lui a demandé de décrire l’impression que le jeune Lars Ulrich avait faite lors de leur rencontre, Grant a répondu : “La première fois que j’ai rencontré Lars, il n’avait pas de batterie complète. Il avait ce kit improvisé en attendant qu’une batterie complète arrive du Danemark ou d’ailleurs, alors c’était assez drôle de jouer avec lui au début, même s’il sonnait plutôt bien. J’allais chez lui et on écoutait des disques avant de jouer, et il faisait des copies de ce que j’aimais vraiment. On en parlait un peu, et la fois suivante, on essayait de jouer les chansons qu’on avait entendues.”
“Avant que Metallica ne devienne un groupe, Lars investissait déjà tout son temps pour éventuellement faire de la musique. Il allait chez le disquaire plusieurs fois par semaine pour voir les nouveautés qui arrivaient d’Europe, les écouter mais aussi les étudier. Même lorsqu’il partait en vacances en Europe, il finissait par aller voir des groupes – je n’arrivais pas à y croire, il voyait les groupes que nous écoutions tous les deux.”
Les deux hommes se sont immédiatement liés par leur amour commun pour le Metal. Grant dit qu’il était très attiré par “ce qui venait d’Angleterre” et que, grâce à Lars Ulrich, il a découvert d’autres groupes européens tels que Scorpions, Michael Schenker et UFO, qu’il a ajoutés à son répertoire composé de Black Sabbath et Deep Purple.
Le guitariste explique que si les deux hommes ne considéraient pas leurs sessions de jam comme le travail d’un “groupe”, Ulrich essayait néanmoins désespérément d’en créer un à l’époque : “Nous n’étions pas un groupe à ce moment-là – Lars était désespéré.”
“Il essayait désespérément de trouver des gens avec qui il pourrait jouer. Nous étions juste deux gars qui cherchaient des personnes partageant les mêmes idées, pas seulement des personnes capables de jouer mais aussi des personnes avec lesquelles on s’entendrait suffisamment pour emménager ensemble.”
Peu de temps après la rencontre entre Ulrich, James Hetfield et Ron McGovney, et la création de Hit The Lights, le rôle de guitariste principal de Metallica a été occupé par Dave Mustaine, et même après son départ pour former Megadeth, Lars Ulrich et compagnie avaient déjà Kirk Hammett “dans les coulisses”, comme Grant l’explique dans l’interview. Par conséquent, Grant a suivi un chemin personnel et professionnel assez différent après avoir enregistré sans le savoir la première chanson du futur plus grand groupe de metal du monde.
Grant a tout de même gardé le contact avec Ulrich après que leurs vies ont pris des tournures assez différentes, et il affirme que les deux hommes ont correspondu régulièrement jusqu’à la période du Black Album : “Je suis resté en contact avec Lars jusqu’au Black Album. Après ça, j’ai reçu des offres pour des shows quand ils étaient en ville, ou pour venir à des événements comme les anniversaires. Nous ne sommes pas en contact régulier, mais c’est toujours génial d’être invité à ces événements quand ils se produisent.”
Lorsqu’on lui a demandé ce que cela faisait de faire partie de l’histoire du plus grand groupe de metal, il a répondu : “Ça semble super impressionnant que mon nom apparaisse dans le même lignage que l’histoire de Metallica. C’est assez intéressant, mais évidemment, à l’époque, nous ne pouvions pas prédire l’avenir, donc personne ne savait ce qui allait se passer !”
