David Ellefson sur Risk (de Megadeth) : “Kerry King m’a dit qu’il était heureux de ne pas avoir cet album dans sa discographie”

à 18 h 16 min
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David Ellefson sur Risk (de Megadeth) : “Kerry King m’a dit qu’il était heureux de ne pas avoir cet album dans sa discographie”
© Mcabe Gregg

David Ellefson sur l’évolution de Megadeth : “Aller vers le mainstream nous a finalement desservis.”

Une stratégie qui n’a pas payé sur le long terme

Dans les années 90, Megadeth a progressivement évolué vers un son plus accessible, visant un public plus large avec des albums comme Countdown To Extinction (1992), Youthanasia (1994) et Cryptic Writings (1997). Cette approche s’est encore accentuée avec Risk (1999), un album qui a marqué un tournant controversé dans la carrière du groupe. Dans une récente interview pour le podcast Talk Toomey, l’ancien bassiste David Ellefson est revenu sur cette période et sur les conséquences de cette orientation plus “mainstream”.

“Larry Mazer, quand il nous a pris en charge après Risk, l’a bien résumé : ‘Vous avez zigzagué pendant que le reste du monde est allé dans une autre direction’. Nous avons cherché à écrire des morceaux plus mainstream, alors que des groupes comme Disturbed, Godsmack et Korn étaient en pleine ascension.”

L’exemple de Slayer et Testament

En parallèle, des groupes comme Slayer et Testament sont restés fidèles à leurs racines thrash metal, ce qui, selon Ellefson, leur a permis de retrouver une popularité grandissante au début des années 2000.

“Nous avons sorti Countdown, Youthanasia, Cryptic Writings, et c’est intéressant de voir que Slayer et Testament, qui étaient plus heavy, ont connu une baisse de notoriété à ce moment-là. Nous avons grimpé, Metallica aussi, bien sûr. Mais quand la poussière est retombée dans les années 2000, Slayer a commencé à remonter, parce qu’ils n’ont jamais changé. Testament est toujours là pour raconter l’histoire. Ils n’ont pas embauché un producteur différent pour essayer d’être plus mainstream.”

Selon Ellefson, cet engagement constant en faveur d’un son authentique a permis à Slayer de conserver une crédibilité totale : “C’est amusant de voir que Slayer a fini en haut de l’affiche, avec une crédibilité intacte. Je me souviens avoir discuté avec Kerry King lorsqu’ils sont passés en ville… Kerry et moi nous sommes toujours bien entendus. Et à un moment, il m’a demandé : ‘Alors, c’était l’idée de qui Risk ?’. Je lui ai répondu que c’était un mélange de plusieurs facteurs. Il m’a simplement dit : ‘Bon sang, je suis content de ne pas avoir cet album dans ma discographie.'”

Une leçon pour Megadeth

Si Megadeth a su rebondir après l’échec critique de Risk, l’expérience a montré que vouloir séduire un public plus large au détriment de l’identité du groupe pouvait s’avérer risqué. Contrairement à Slayer ou Testament, qui ont gardé une ligne directrice cohérente, Megadeth a pris un virage qui n’a pas forcément joué en sa faveur sur le long terme.