Review de The Nothing par Korn

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Résumé
Authenticité
Composition
Production
SUMMARY

À ce jour, The Nothing est probablement l'album le plus mature et abouti de la discographie de Korn.

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4.2

Ça fait maintenant 25 ans que Korn a changé l’histoire du Metal avec son premier album éponyme qui a révolutionné le genre. Son mélange énergique de Metal, de Hip-Hop et de musique industrielle a ouvert la voie à de nombreux groupes qui, par la suite, ont été catégorisés comme Nu Metal. The Nothing est le fruit d’une période difficile et d’une forte collaboration entre les membres du groupe. Ne vous méprenez pas, malgré son titre, l’album est plein de substance.

Korn en quelques mots

Korn est un groupe de Nu Metal américain fondé en 1993 à Bakersfield (Californie). Aujourd’hui, il est composé de Jonathan Davis (chant, cornemuse), Brian “Head” Welch (guitare, choeurs), James “Munky” Shaffer (guitare, choeurs), Reginald “Fieldy” Arvizu (basse) et Ray Luzier (batterie).

À ce jour, Korn compte douze albums à sa discographie. The Nothing, qui sortira demain – le 13 septembre 2019 – via Roadrunner Records & Elektra Records, sera le treizième du groupe.

Une période sombre qui résulte en un album intense

Le 17 août 2018, la femme de Jonathan Davis est décédée d’une overdose accidentelle. Dévasté, le chanteur a déclaré qu’il ne se remettrait jamais de sa perte. Il a également mentionné qu’il ferait de son mieux pour élever leurs enfants selon leurs valeurs communes, et ne pas perpétrer les souffrances que lui et sa femme ont vécues durant leur enfance.

Jonathan a décrit son épouse comme quelqu’un d’incroyable. Elle avait une sérieuse maladie mentale, et ses problèmes d’addiction étaient un effet collatéral. Jonathan a toujours voulu la protéger, et sa mort a résonné en lui comme un terrible échec. Munky s’est récemment entretenu avec Whiplash, l’émission radiophonique animée par Full Metal Jackie, et a déclaré que ce ne fut pas facile d’écrire de la nouvelle musique dans ce contexte. Le processus de deuil, qui passe par différentes phases, a affecté le rythme de travail habituel des musiciens. Cela les a poussés à collaborer plus que jamais, et à s’assurer que le produit final satisferait tout le monde.

Une introspection sur le deuil et l’acceptation de la mort

Lors de l’annonce des détails de The Nothing, Jonathan Davis a précisé que l’album aborderait le thème du néant, qui est en quelque sorte une toile de fond sur laquelle la vie est peinte. Néanmoins, le thème central reste celui du deuil et de l’acceptation de la mort. Jonathan fait preuve d’une grande résilience sur The Nothing.

L’opus commence avec The End Begins, une piste d’introduction avec de la cornemuse. La courte composition se termine sur les peurs de Jonathan, qui mènent directement à Cold, l’un des singles. Ensuite, il y a You’ll Never Find Me et The Darkness Is Revealing, toutes deux bien groovy. Les petits changements de dynamique d’une section à l’autre rendent les compositions très savoureuses. Puis, arrive Idiosyncrasy et son pont avec une performance vocale de possédé. On enchaîne ensuite avec The Seduction Of Indulgence, un interlude dérangeant. L’énergie redescend et le groupe en profite pour exploiter cette vibe avec Finally Free et Can You Hear Me.

Quelques surprises

The Ringmaster débute avec un riff qui décalque la tête, et permet de relancer le niveau d’énergie. La chanson a même une section beatbox intéressante sur le pont. Gravity Of Discomfort est un peu moins mémorable mais a un bon refrain. Puis, il y a H@rd3r, qui est à la fois entraînante et sombre. Elle devient rapidement très lourde et dérangeante, avec des harmonies vocales dissonantes, une sorte de blast beat, et un passage expérimental qui ressemble à du Hip Hop démoniaque. Une grosse réussite pour ma part.

Le groupe commence à préparer les fans pour la fin de l’album avec This Loss, une chanson triste et pleine de souffrance. Jonathan parle ouvertement de la perte de sa femme. Il dit que tout ce qu’il aime finit toujours par lui être enlevé. Sa performance est bouleversante, et le pont contient une sorte d’envolée vocale aussi inattendue qu’efficace. La chanson est très dynamique et représente bien les différentes phases du deuil. Finalement, The Nothing se termine sur Surrender To Failure, une outro atmosphérique, où Jonathan finit par faire face à la dure réalité. Il vit pleinement la mort de sa femme et la souffrance qui en découle, car c’est le seul moyen de se délivrer et d’aller de l’avant.

Un bon compromis sonore entre l’ancien et le nouveau

Pour produire The Nothing, Korn a travaillé avec le producteur Nick Raskulinecz. Ce dernier est connu pour avoir collaboré avec plusieurs grands groupes comme Foo Fighters, Stone Sour, Mastodon ou encore Deftones. Niveau son, Korn conserve une batterie relativement naturelle, une basse bien claquante, des guitares massives, et la voix de Jonathan est bien traitée. Ça sonne comme du bon Nu Metal.

La performance de Ray est extrêmement carrée, le jeu de basse de Fieldy est emblématique, et chaque chanson a son lot de riffs de qualité. Munky et Head ont vraiment sorti l’artillerie lourde. Ils ont su garder les choses simples mais super impactantes.

The Nothing est probablement l’album le plus mature et abouti de Korn

Korn n’a plus rien à prouver. C’est déjà le treizième album pour le groupe. Il a été l’un des pionniers du Nu Metal, et a réussi à rester pertinent pendant un quart de siècle. Néanmoins, les musiciens ne se reposent pas sur leurs lauriers. Au contraire, ils proposent un puissant album cathartique qui saura satisfaire la majorité de leurs fans. À ce jour, The Nothing est probablement l’album le plus mature et abouti de la discographie de Korn. En espérant que de meilleurs jours adviennent pour Jonathan et ses enfants. Pour l’instant, apprécions cet album poignant.

Chansons préférées de The Nothing : The Darkness Is Revealing, H@rd3r, This Loss

Tags : Nu Metal Korn
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