Bad Wolves nous parle de son prochain album : "Nous allons essayer de nous distancer du Butt Rock"

à 9 h 03 min
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Bad Wolves nous parle de son prochain album : "Nous allons essayer de nous distancer du Butt Rock"
© Tetralens

À l’occasion du récent concert de Bad Wolves au Zénith de Paris, en première partie de Volbeat, le batteur du groupe de Metal Alternatif américain, John Boecklin, a accordé une interview à Tetralens pour MetalZone.

Le musicien a parlé du prochain album du groupe, de la nouvelle dynamique entre les membres suite à la pandémie et aux changements de line-up, des disques qu’il apprécie en ce moment, et bien plus encore.

Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)

Ça fait quoi de repartir en tournée, après le coronavirus et tout ça ?

C’est la même histoire, d’un concert à l’autre, d’une ville à l’autre, mais je le prends moins pour acquis. J’ai fait ça toute ma vie, et pendant la pandémie, j’ai réalisé que ça me manquait. Maintenant, je réalise que tout ça peut disparaître.

De plus, il est intéressant de voir comment les choses ont changé. Il y a une forte demande de bus de tournée en Amérique, où les prix deviennent astronomiques, à tel point que c’est presque inabordable. Et l’essence est très chère, donc ce sont des choses… Je ne sais pas si elles sont toutes liées à la pandémie, mais c’est vraiment alarmant.

Le coût d’être ici [en Europe] est assez élevé, donc gagner de l’argent et faire des tournées est plus difficile en ce moment. Comme vous l’avez probablement vu, Anthrax et d’autres groupes ont annulé des tournées à cause de problèmes financiers. Mais nous n’avons pas ce luxe [de reporter nos plans, sinon le groupe ne survivra pas]. Nous avons un nouveau chanteur, et cette tournée avec Volbeat s’est présentée, et nous ne pouvions tout simplement pas dire non, quelle que soit la perte financière.

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Vous devez prendre ce pari, n’est-ce pas ?

Ce n’est pas vraiment un pari. Je vois plutôt ça comme la chose à faire quand on croit en soi. Quelle que soit la perte, nous sommes ici.

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Avec tout ce qui s’est passé, la pandémie, mais aussi les changements de line-up au sein de Bad Wolves, comment décririez-vous la nouvelle dynamique entre les membres ? 

C’est une question assez vaste. En ce qui concerne l’écriture, DL [le nouveau chanteur] explore de plus en plus ce qu’il veut faire avec nous. Avant [il était un ghost writer pour le groupe] et il devait écrire dans le style du groupe. Mais maintenant qu’il est un vrai membre, nous trouvons notre équilibre ensemble, et nous voyons ce qu’il veut vraiment faire avec nous.

En ce moment, nous sommes déjà bien avancés dans l’écriture de notre quatrième album et il semble qu’il sera plus sombre. En termes de paroles, il semble plus vif d’esprit et plus personnel par rapport à DL.

Nous avons pour objectif d’enlever l’étiquette “butt rock” de notre groupe, pour ainsi dire. Cela dit, j’aime toute la musique que nous avons écrite précédemment. Mais nous allons prendre un virage, et éliminer certains des aspects les plus importants de notre groupe, ce qui nous rend populaires, et lancer les dés – en quelque sorte. Cependant, nous n’allons pas changer complètement notre style. Nous savons que nous sommes plus un groupe de Rock qu’un groupe de Metal, mais nous aimons le metal, donc nous essayons encore de trouver la bonne voie entre les deux. Voilà où nous en sommes pour le moment.

Le “butt rock” est une expression américaine qui définit un style de musique Hard Rock et Heavy Metal édulcoré, tant sur le plan musical que sur le plan des paroles, afin d’obtenir un maximum de passages à la radio et d’être accepté par le grand public.

Selon l’Urban Dictionnary, les groupes suivants sont des exemples de “butt rock” : Five Finger Death Punch, Three Days Grace, Buckcherry, Nickelback, Disturbed et Three Doors Down.

Et sur le plan personnel, il y a beaucoup plus de respect entre nous, et une meilleure communication. On n’a plus l’impression d’être un groupe de mecs pris en otage par une seule personne [sourire en coin]. C’est à peu près tout.

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Comme DL vient d’un milieu Metalcore, prévoit-il d’apporter quelque chose de ce genre dans Bad Wolves ? 

DL peut écrire du metalcore, du hardcore, du Deathcore. Il peut faire ça les yeux fermés. Mais ce n’est pas ce qu’il apporte à Bad Wolves. Ce qu’il apporte, c’est son sens de la mélodie, plus délicat et de bon goût. Et la musique qu’il veut faire en ce moment est très différente de celle qu’il a faite dans le passé. Il a déjà fait ses preuves [dans le domaine du metalcore] et maintenant il met beaucoup plus l’accent sur le chant que sur les cris. Depuis le début, le but était d’être un groupe de heavy metal mélodique avec peu de cris de toute façon. Même nos deux premiers albums ne comportaient pas beaucoup de cris.

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Oui, et ceci dit, j’ai l’impression que Dear Monsters [le dernier album] était déjà très différent de N.A.T.I.O.N.

Oui, il faut toujours du temps pour réaliser et identifier ce que vous faisiez [des années auparavant]. Par exemple, je viens de DevilDriver, et quand j’écoute les disques de DevilDriver maintenant, je me dis : “Oh, ce n’était vraiment pas si bien” ou “Oh, c’est ce que nous essayions de faire ici”. Donc je pense qu’à un moment donné, je découvrirai ce qu’était exactement Dear Monsters. Quoi qu’il en soit, il y a un tas de chansons dont je suis très fier sur ce disque.

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Vous avez travaillé avec Josh Gilbert (anciennement d’As I Lay Dying) sur cet album. Comment cela s’est-il passé ? 

C’était incroyable. C’est le partenaire de notre ingénieur, ils sont propriétaires d’un studio ensemble. Nous étions donc en studio, nous écrivions le refrain de On The Case, c’est une chanson lourde, et nous avions du mal à trouver une bonne mélodie. Et Josh a dit : “Pourquoi vous n’essayez pas ça”. Et j’étais là : “La vache, ça m’a vraiment aidé. Qu’est-ce que tu fais demain ?” [rires].

À cette époque, l’ancien chanteur [Tommy Vext] était encore dans le groupe. Et il faisait beaucoup de sous-traitance pour les mélodies, il demandait à beaucoup de personnes de les trouver pour lui. Et Josh Gilbert m’a semblé être un type bien pour nous aider de ce côté-là. Par la suite, il nous a beaucoup aidés à créer [le single] Lifeline et à le transformer en ce qu’il est finalement devenu.

Nous prévoyons de travailler à nouveau avec lui en janvier prochain.

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Maintenant que Josh est dans Spiritbox, est-ce que vous envisageriez de collaborer ensemble ?

Oh oui. Nous en avons déjà parlé. Nous avons récemment fait un show ensemble en Virginie [aux États-Unis], et DL connaît bien le guitariste, et j’ai rencontré le batteur. Nous sommes donc amis et nous communiquons, alors croisons les doigts pour que tout se passe pour le mieux.

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Quels sont les albums qui vous ont marqué cette année ?

Cette année ? Eh bien, j’ai beaucoup écouté le dernier album de Lamb Of God. Mais ce n’est plus vraiment ce que j’écoute en termes de metal. J’aime beaucoup Bad Omens. Dès la sortie de leur dernier album, je me suis dit “ça va marcher”, et manifestement, ils deviennent de plus en plus populaires, donc c’est vraiment cool. J’aime aussi Spiritbox…

Il y a des groupes qui sont passionnants comme Shadow Of Intent et Lorna Shore, mais nous n’avons pas vraiment de points communs musicalement parlant. Je gère un groupe qui s’appelle Alluvial, qui est en tournée avec Animals As Leaders aux Etats-Unis, et qui va bientôt partir en tournée avec Revocation en Europe. Ils ont un guitariste incroyable appelé Wes Hauch. Je vous conseille de les écouter. Ils sont très lourds.

Je fais toujours partie de ce milieu heavy, mais nous ne faisons pas de tournées avec des groupes de ce genre…

D’ailleurs, Shotgun Blues de Volbeat est probablement ma chanson préférée de la dernière décennie. Oui… c’est à peu près tout. J’écoute aussi beaucoup d’artistes que j’aimais quand j’étais plus jeune.

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Quel est le calendrier des nouveautés pour Bad Wolves ?

Eh bien, nous nous efforçons de tout écrire et enregistrer [pour le nouvel album], d’ici la fin janvier. Nous n’allons pas sortir le prochain album de la même manière que Dear Monsters. On va sortir plusieurs singles. Le format album est un peu mort, mais ça va le faire. Et il semble que nous serons en tournée en mai et avril en Europe, et nous cherchons à revenir également sur le continent pour la saison des festivals.

J’ai également un album à produire pour un groupe appelé Alpha Omega en février. Mais tout bien considéré, je pense que le quatrième album de Bad Wolves sortira au cours de l’été prochain.

Évidemment, nous ne pouvons rien annoncer pour l’instant [en ce qui concerne les concerts], les offres de tournée sont toujours en suspens, mais nous sommes sur la bonne voie.

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À propos de Tetralens

Cette interview a été réalisée par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.

Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !

TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.