Hellfest 2023 : Retour sur le quatrième jour des festivités de cette année (The Amity Affliction, Amon Amarth, Slipknot, etc.)

à 17h06
Lecture 8 min.
Hellfest 2023 : Retour sur le quatrième jour des festivités de cette année (The Amity Affliction, Amon Amarth, Slipknot, etc.)
© Tetralens

C’est parti pour la dernière journée de la 16ème édition du Hellfest.

Après une nuit très courte, où j’ai relâché la pression au bar VIP et où j’ai eu l’agréable surprise de tomber sur Matt Stocks (de Live From The Stocks/Stoke The Fire), qui a assuré un DJ set de qualité, mon dimanche a commencé par une interview avec le groupe de black/death metal symphonique Acod.

Fred et Antoine me parlent de leur nouvel album et de la réaction positive du public, ainsi que du beau travail des Acteurs de L’ombre.

Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)

“Une édition qui se termine en beauté”

Je rate malheureusement la performance de Blod, visiblement très appréciée, ainsi que celle de Skynd, hybride d’industriel et de dark ambient aux thèmes basés sur des affaires de meurtres réels, que j’avais eu le plaisir de découvrir en première partie d’Ice Nine Kills à l’Elysée Montmartre quelques mois plus tôt.

C’est sous un ciel de plomb, qui promet un beau rinçage, que je m’apprête à faire chauffer à nouveau les cartes mémoire.

Mon premier groupe de la journée est Hollywood Undead qui, sur le papier, n’est pas vraiment mon style de prédilection. Le groupe californien de rap-metal (si vous en doutiez, le décor de scène à base de palmiers vous le rappelle aisément), distille une bonne humeur teintée de punk rock qui va à l’encontre du temps très maussade et met en joie une population pourtant cachée sous les ponchos et les parapluies. Un beau moment.

 

Un petit détour par la Temple, qui a la bonne idée d’être couverte, permet de goûter à quelques morceaux de Treponem Pal, les pionniers du metal industriel français, qui ont visiblement toujours autant de fans.

Ne voulant pas rater Lzzy et ses acolytes, je retourne braver les éléments (et la foule grandissante devant les scènes principales) pour assister au set d’Halestorm, qui démarre avec l’entraînant I Miss The Misery. Leur metal alternatif percutant est délivré à travers une setlist superbement composée comprenant Wicked Ways, Back From The Dead, The Steeple, et le poignant Familiar Taste of Poison. Le quatuor est en pleine forme, y compris Arejay, qui livre un solo de batterie d’enfer.

Je ne bouge pas, d’autres génies commençant par H, Hatebreed, sont sur le point de jouer sur la Mainstage. Lorsque Jamey Jasta et les autres montent sur scène, la foule devient hystérique ! Leur hardcore crossover thrash précurseur (1994), qui a influencé de nombreux groupes, étonne encore le public assez jeune d’aujourd’hui avec This Is Now et I Will Be Heard. Une belle énergie qui compense la qualité inégale du son tout au long du set.

Plutôt que d’assister à Electric Callboy, excellents performers que je (re)verrai plus tard dans l’été, je choisis de passer un peu de temps dans la Warzone, notamment pour la performance de Paleface, que je ne connais pas. Le groupe suisse, emmené par son frontman/chanteur au look improbable à base de hauts en résille et de cheveux peroxydés, délivre un deathcore sans concession. C’est très représentatif du genre de rage brute et sans fioritures qu’une bonne partie des festivaliers vient goûter dans la Warzone. Les groupes bankables de la Mainstage sont bons. Mais la puissance désinhibée des groupes de hardcore, de punk et de deathcore de la Warzone a une autre saveur.

  

Néanmoins, je n’ai pas pu résister à un petit détour pour voir Amon Amarth jouer sous un ciel à nouveau radieux. Presque trop. La scène, comme celle de Powerwolf précédemment, ne se prête pas vraiment à cette franche lumière de fin d’après-midi. En revanche, le public est à fond dans la performance, avec Raven’s Flight, First Kill et Raise Your Horns, et le traditionnel drakkar humain géant dessine de belles vagues mouvantes.

Mais je reviens vite dans la Warzone, et vous savez pourquoi ? The Amity Affliction ! Nos Australiens post-hardcore nous ont concocté une setlist taillée sur mesure pour l’occasion (et pour moi !) et nous embarquent facilement dans des headbangs et des pogos furieux, et presque tous bon enfant. Tellement bon enfant que cela ressemble à une petite danse, que Joel Birch ne manque pas de remarquer depuis la scène et salue comme l’un des moshpits les plus originaux qu’il ait jamais vus.

Pittsburgh, Show Me Your God, ou Soak Me In Bleach, qui me réveille une fois de plus (oui, tous les matins, vraiment, c’est mon réveil…) sont le théâtre de jolis slams, comme celui d’un petit garçon de neuf ou dix ans, porté avec délicatesse et sympathie sur la scène. Un moment émouvant sur l’une des meilleures performances de la journée.

Après une très courte pause rafraîchissante, je pars à la découverte de ce que nous réservent la Temple. C’est Lord Of The Lost, qui nous offre une structure metal gothique faite d’ossements sombres et rugueux, habillée de paillettes et de passages de claviers vaporeux. En tout cas, les Allemands sont de vraies bêtes de scène, et ce n’est pas rien !

Je m’accorde un vrai moment de répit en passant devant la scène principale, où j’aperçois l’ambiance animée devant le concert de Tenacious D, manifestement l’un des temps forts de l’édition de cette année.

Pendant ma pause, je goûte enfin à la crème glacée dans la zone VIP, où c’est l’heure du débriefing avec quelques-uns de mes collègues de la presse.

La performance de Pantera version 2.0 est un véritable régal, saluée par une large majorité, démentant les quelques réticences entendues les jours précédents. Certes, Dimebag Darrell et Vinnie Paul n’ont pas été ressuscités. Mais c’est à travers le génie des musiciens Phil Anselmo, Rex Brown, Zakk Wylde et Charlie Benante que l’hommage aux frères Abbott sera rendu.

La soirée touche à sa fin au Hellfest, et c’est au tour de Slipknot d’enflammer la nuit. L’ambiance dans la foule est folle, avec un grand sens du partage et très peu de bousculades, malgré l’affluence, pour le concert de clôture de cette folle édition.

Corey Taylor et sa troupe masquée proposent une sélection de plus de 15 titres, dont les très efficaces Psychosocial, Unsainted, Purity, People = Shit, ou Snuff, où les yeux de la foule ébahie sont très brillants. Une nouvelle occasion de confirmer l’étendue de la voix de Taylor, et la présence fantastique de #6 (Shawn “Clown” Crahan), #7 Mick Thomson) et des autres membres.

Une édition qui se termine en beauté, marquée par des surprises musicales, de grands moments d’effervescence collective, et de nombreux instants qui font du Hellfest un rassemblement unique.

À l’année prochaine !

À propos de Tetralens

Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.

Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !

TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.

Plus d'actus sur Hellfest
L'actu Heavy Metal