Le producteur Bob Rock : Le son de la caisse claire de Metallica sur St. Anger a maintenu le groupe ensemble

à 10 h 07 min
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Le son de la caisse claire de Metallica sur St. Anger est un point de discorde pour les fans depuis la sortie de l’album en 2003. C’était sans doute la période la plus tumultueuse de la carrière du groupe. Croiriez-vous que le son de la caisse claire maléfique de Lars Ulrich était en fait l’ingrédient qui a permis au groupe de continuer à fonctionner ? En effet, c’est ce que le producteur Bob Rock a affirmé dans une récente interview.

Pendant l’enregistrement de l’album et comme le montre le film Some Kind of Monster, le leader de Metallica, James Hetfield, est entré en désintoxication pour des problèmes d’alcool et de gestion de la colère, mettant fin prématurément aux sessions d’écriture et d’enregistrement du groupe. Sans grand contact avec James Hetfield pendant des mois, le groupe s’est retrouvé dans une situation incertaine alors qu’il anticipait son retour.

Une fois que James Hetfield est revenu, le groupe a repris là où il s’était arrêté et a enregistré le reste de l’album St. Anger, tout en faisant des essais pour trouver un remplaçant au bassiste Jason Newsted, qui a quitté le groupe en 2001.

Parmi les reproches formulés à l’égard de l’album, il y avait le manque flagrant de solos de guitare, que Bob Rock a également abordé, et ce fameux son de caisse claire que beaucoup ont comparé à un couvercle de poubelle en métal.

En parlant de la raison pour laquelle Lars Ulrich a choisi de conserver ce son, Bob Rock a expliqué sur le podcast Tone-Talk :

Je suis d’accord avec ce choix de son. Le truc, c’est que c’est intéressant, il y a une histoire : pendant que nous faisions cet album, nous sommes allés dans leur clubhouse ; nous étions à San Francisco, et nous sommes allés dans leur salle où ils ont répété avec Cliff Burton. Nous avons passé un bon moment, et Lars m’a parlé de sa batterie, comment il aimait installer ses fûts, etc.

Visant une étincelle créative, Bob Rock a pris la décision de commencer à “s’amuser avec d’autres fûts”, encourageant Lars Ulrich à démolir son installation habituelle à la recherche de quelque chose de nouveau.

Lars a donc installé la batterie dans la salle de répétition, et il n’arrêtait pas de la regarder. Finalement, il s’est assis derrière et a dit : “Donne-moi une caisse claire”. J’avais acheté une caisse claire Plexi Ludwig parce que je voulais l’essayer. Il l’a mise sur la batterie, et il a dit : “C’est le son qu’il nous faut”.

Pris un peu au dépourvu, Bob Rock a répondu :

Quoi ?

Après avoir installé quelques micros, Bob Rock et Lars Ulrich ont fait quelques démos et c’est Lars qui est resté inflexible sur le fait que le son de la caisse claire ne devait pas être altéré.

Il ne voulait tout simplement pas revenir en arrière. Je ne le blâme pas, en gros, si vous pouvez cerner le concept, c’était le son de la batterie lorsqu’ils répétaient l’album. C’est ce qui se rapprochait le plus de leur présence dans ce clubhouse, et quoi qu’en dise tout le monde, cela a permis au groupe de rester uni, et cela les a inspirés à continuer.

Malgré toutes les critiques sur le son de la caisse claire de St. Anger, le producteur est toujours aussi sûr de lui.

J’accepte toutes les critiques que j’ai reçues. C’est un putain de son de caisse claire, laissez moi tranquille.

Le producteur a également comparé la nature expérimentale de l’album à ce que U2 avait fait sur leur disque Achtung Baby “où ils jouaient avec la perception de la batterie”.

Parfois on entend à peine la batterie, parfois la basse est la chose la plus forte ; en d’autres termes, on jette les règles par la fenêtre. Une partie de St. Anger consiste à faire la même chose et à dire : “Pourquoi devons-nous installer la batterie de la même façon que d’habitude juste parce que cela a un rapport avec le Metal ?”.

Quant au reste de l’album, Bob Rock le considère comme “fourni en riffs”, n’ayant pas nécessairement besoin de solos de guitare pour briller.

Je pensais plutôt à Raw Power, l’album des Stooges, et sans les solos, il y avait un groupe de San Francisco qui s’appelait The Fucking Champs, tout ce qu’ils jouaient, c’était des riffs comme un groupe de Punk/Metal. Donc, Lars et moi en avons discuté, et c’était plutôt cool. Nous nous sommes dit : “Si tu peux faire un super solo avec Kirk, vas-y”, et ça n’a jamais marché.

Bob Rock sur le podcast Tone-Talk :

Source : loudwire.com
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