Tony Levin, musicien légendaire connu pour ses contributions à King Crimson et aux projets de Peter Gabriel, s’est récemment confié sur son expérience de travail avec David Gilmour sur l’album A Momentary Lapse of Reason de Pink Floyd, sorti en 1987. Ce fut une période unique, marquée par la réinvention du groupe après le départ de Roger Waters.
Une invitation dans l’univers de Pink Floyd
Levin a été invité à rejoindre Pink Floyd pour enregistrer cet album emblématique, le premier après la séparation avec Roger Waters. Dans une interview avec Vulture, il explique : “David Gilmour m’a demandé de jouer de la basse sur l’album après que Roger Waters a quitté le groupe, pensant que c’était la fin de Pink Floyd. Je n’étais pas impliqué dans leurs intrigues internes, mais j’étais ravi d’entrer dans l’univers de Pink Floyd, tout en essayant de rester fidèle à moi-même.”
Levin a apporté une touche personnelle à travers l’utilisation du Chapman Stick, un instrument qu’il maîtrise depuis des années : “Le Chapman Stick est un instrument que j’utilise comme une basse. Ce n’est pas un instrument très commun, mais il fait partie de mes outils réguliers. J’ai trouvé David fascinant, un véritable gentleman et une personne merveilleuse avec qui travailler.”
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Apprendre le style Pink Floyd
Travailler avec Gilmour a permis à Levin de mieux comprendre l’esthétique musicale spécifique de Pink Floyd, qui diffère de son approche habituelle. Il raconte une anecdote révélatrice : “Je me souviens d’un moment où j’ai joué quelques notes supplémentaires lors d’un long passage instrumental. Ce n’était pas un riff rapide, juste deux ou trois notes de plus. Après la prise, David a souri et m’a dit : ‘Tony, dans Pink Floyd, on ne fait pas ces notes supplémentaires avant bien plus tard.’ Il avait raison. J’avais compris l’idée, mais je l’avais exécutée trop rapidement. C’était sa manière silencieuse de dire : ‘Tu ne le sais pas encore, mais nous, oui.’”
Cette observation a permis à Levin d’affiner son approche pour s’aligner sur la dynamique particulière du groupe, axée sur la patience et la subtilité.
Un choix de carrière marquant
Après une semaine de studio avec Pink Floyd, Levin a reçu une offre pour partir en tournée avec le groupe. Cependant, il a pris une décision cruciale : “C’était l’une des grandes décisions de ma carrière, peut-être même la plus importante. J’ai choisi de rester avec Peter Gabriel. Je ne l’ai jamais regretté, mais je suis sûr que ma trajectoire aurait été différente si j’avais passé l’année et demie suivante avec Pink Floyd.”
Bien qu’il ait refusé cette opportunité, Levin a continué à laisser son empreinte sur l’histoire du Rock progressif et reste une figure incontournable de la musique.