Le Hellfest 2024 s’est poursuivi le samedi sous un ciel menaçant, mais cela n’a pas semblé entamer l’enthousiasme des festivaliers.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
La journée débute pour moi avec le groupe Nakkeknaekker (précédemment Neckbreakker) sous la tente Altar. Les Danois réveillent les tympans avec leur Death Metal décapant. Une chouette entrée en matière. Mais il est temps d’aller rejoindre la Mainstage où les avertis vont vibrer, et les néophytes se laisser emporter par la tornade Alien Weaponry, qui attire un public curieux et avide de nouvelles sonorités. Nos Kiwis déglinguent à eux trois une scène un peu vaste, avec l’avancée Snakepit prête pour Metallica ce soir. Le Thrash Metal maori et l’énergie offerte par Lewis, Henri et Tu est contagieuse, et l’accueil très chaleureux du public est bien mérité !
Pendant ce temps, à l’ombre, Uuhai se produit, illustrant la diversité culturelle des différentes formes de Metal venues des quatre coins du monde. Leur performance est un véritable voyage musical qui enchante les spectateurs.
Après quelques occasions manquées, j’ai enfin la chance de voir Brutus. Leur prestation ensorcelle la foule massée en Valley, captivée par leur son unique et puissant. La chanteuse et batteuse est particulièrement énergique et à la fois captivante.
Au détour des allers-retours pour éviter les gouttes de pluie, j’aperçois la performance de Mammoth sur les scènes principales, qui, sans surprise, irradie de son énergie positive et redonne un peu de soleil à cette journée morose. La voix de Wolfgang Van Halen, touchante par sa douceur, émeut à chaque fois.
Non loin de là se déroule une autre performance. Un petit extrait de Skálmöld me parvient aux oreilles, illustrant un autre aspect des musiques accueillies et mises en avant dans ce festival. La journée se poursuit avec les sets marquants d’Yngwie Malmsteen, Accept, ou encore Chelsea Wolfe, chacun séduisant le public à sa manière. La diversité des styles est décidément le maître-mot de cette édition.
La pluie recommence à tomber, mais cela n’arrête pas Mass Hysteria, qui joue avec une puissance impressionnante devant une audience engagée et quelque peu irrévérencieuse.
Après une attente sous un ciel temporairement clément, j’ai la chance d’accéder au pit photo pour la performance de Bruce Dickinson, qui défend ici son Mandrake Project. C’est un des moments forts de cette édition et de la journée, avec une setlist qui ravit les fans, mettant en avant le répertoire solo du charismatique frontman d’Iron Maiden. Malgré une pluie battante, l’entrain des musiciens de haut vol ne faiblit pas. Une parenthèse suspendue…
Nile, bien que privé de Karl Sanders à cette édition (pour raisons de santé), donne tout sur scène et parvient à séduire le public malgré des circonstances particulières. Chapeau bas pour avoir touché l’audience de l’Altar à trois sur scène.
La tension monte alors que les membres de Metallica, très attendus ce soir, prennent place sur la Mainstage. Bien qu’ils ne semblent pas être au meilleur de leur forme, leur show est maîtrisé et la foule, malgré le déluge sur Clisson, reste nombreuse pour assister à une performance qui déroule une setlist assez inattendue, avec plusieurs titres rarement joués.
Pendant ce temps, les festivaliers se cachent autant que possible sous leurs ponchos ou sous les quelques zones couvertes, donnant lieu à de chaleureuses discussions de fin de soirée, aidées par la fatigue et quelques verres. Eivor clôture la soirée avec une ambiance envoûtante, laissant les derniers courageux sur une note d’anticipation pour le dernier jour.
Le dernier jour
Les caprices de la météo ont marqué certains visages au réveil dimanche, mais l’envie semble toujours être là pour une très grande majorité. Ce quatrième et dernier jour du Hellfest 2024 était l’image même de la célébration de la musique et de l’énergie positive propres au milieu du metal. Dès l’ouverture du site, l’impatience était palpable parmi les festivaliers, prêts à profiter de cette ultime journée.
Bad Situation a ouvert la scène principale avec une performance explosive. Leur mélange de punk et de Rock a immédiatement éveillé la foule, créant une ambiance festive et énergique contagieuse.
Sur la Warzone, Sorcerer (les petits Français, pas les Suédois) a décoiffé le public avec son hardcore à la sauce frenchy et les spectateurs, habitués de la Warzone, ne se sont pas fait prier pour entrer dans la fosse et se bagarrer dignement.
J’aperçois une partie de la performance de Karras, qui officie en Altar en remplacement de Caliban. Un son sans concession, pas de fioritures, c’est puissant, et le public répond avec ferveur.
Moment détente, pas forcément la quintessence de la musique musclée et des horns up, mais néanmoins, un bon moment : Simple Plan amène le soleil sur la Mainstage avec leurs tubes emblématiques. Les fans ont chanté à tue-tête, jouant avec d’énormes ballons à l’effigie du groupe, créant une ambiance de fête qui a duré pendant tout leur set.
Puis c’est au tour de Blues Pills de prendre place, et la voix puissante d’Elin Larsson envoûte le public, virevoltant dans ses plissés bleutés. Leur mélange de rock psychédélique et de blues a plutôt séduit le public.
Therapy? s’est illustré en Warzone, offrant un moment de sincérité, mais peinant à faire bouger la foule. Leur son distinctif et leur répertoire laissent tout de même le public un peu éteint.
C’est parce que City Morgue a annulé sa venue à la dernière minute que nous avons eu la chance de voir Sierra performer au Hellfest, en Valley. Quelle joie ! Et je ne suis pas la seule à être absorbée par sa darkwave/synthwave aux reflets spleeniens. Le devant de la scène la plus éloignée et pacifique du festival était quasi impraticable. Une performance intense et hautement saluée.
The Black Dahlia Murder, que je découvre enfin en live. Certes, pas avec le même line-up… Bien que techniquement irréprochables, et que les musiciens soient investis, la magie ne semble pas totalement opérer, en tout cas en première partie de la performance.
Je suis néanmoins curieuse d’apercevoir ce que donne Corey Taylor en Mainstage, sans son masque de Slipknot. Et je suis tout de suite happée par cette voix incroyable, et une suite ininterrompue de titres forts, comme Through Glass de son groupe Stone Sour, de ceux qui vous donnent des frissons, voire la larme à l’œil.
Queens Of The Stone Age, juste après, toujours en Mainstage, semble un peu plus terne, même si batteur et bassiste sont dynamiques, et chaque morceau accueilli avec des cris d’enthousiasme.
Batushka, qui, si j’ai bien suivi, a gagné son procès et peut désormais utiliser son nom librement, envoûte un public averti dans une atmosphère mystique de Black Metal liturgique. Une expérience indéniablement immersive qui a laissé tout le monde étourdi.
Tiamat a également fait sensation, tant ils se font rares, offrant un mélange de doom et de gothic metal qui a résonné sous la Temple, laissant les fans un peu sur leur faim (set trop court).
Pendant ce temps, The Offspring se produit en Mainstage, pour les festivaliers moins séduits par les gros riffs, le black metal ou le hardcore, mais plus par un rock feelgood, avec des tubes qui font sans difficulté chanter tout le monde.
Rival Sons a ensuite réveillé le public assez placide de la Valley, avec une performance explosive. Leur rock énergique et leur charisme sur scène ont fait vibrer Clisson, et chaque morceau a été accueilli avec des cris d’enthousiasme. Des performeurs hors pairs !
Malgré l’événement très attendu (et aussi commenté) des Foo Fighters au Hellfest, en tête d’affiche du dimanche sur la Mainstage, et où Dave Grohl démontre une fois encore ses talents de showman, je prends le parti de clôturer mon expérience de cette édition sur un groupe plus rare, plus sombre… Dimmu Borgir investit la Temple bondée de toute sa dimension symphonique et de son pouvoir introspectif. La puissance de leur jeu, à la fois précis et inspiré, marque les esprits avec leur black metal, créant une atmosphère emphatique et intimiste qui a captivé les festivaliers jusqu’au bout.
Le Hellfest 2024 s’est terminé en beauté, malgré des avis divergents sur une programmation plutôt éclectique et peut-être de moins en moins puriste du gros riff qui tâche, mais laissant des souvenirs inoubliables et une envie de revenir l’année prochaine à beaucoup. Les festivaliers sont repartis le cœur plein de musique et d’énergie, impatients de revivre cette expérience quasi “pèlerinage”.
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
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TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.