Lors d’une émission sur Rock Antenne, Jason Newsted est revenu sur son passage dans Metallica et sur la percée du groupe dans le grand public avec le Black Album de 1991.
Sur le Black Album et son côté “plus commercial”
Interrogé sur le caractère “plus commercial” du groupe avec le Black Album, Newsted a répondu : “Il y a tellement d’éléments en jeu ici. Tout le travail que ces gars ont fait en tournée avant que j’arrive dans le groupe, le travail que nous avons fait ensemble entre Justice de 1988 et la conception de cet album a pris environ trois ans et demi, quatre ans.”
“Nous étions sur la route la plupart du temps, gagnant le respect de tous et construisant les bases de notre public. Cela a pris du temps, mais tout ce travail acharné nous a préparés pour la prochaine grande étape.”
“Les managers et tous les pouvoirs en place ont vu cette opportunité et ont vu la montée en puissance de la popularité du groupe. ‘Faisons venir un vrai producteur qui a de l’oreille’…”
“Nous avons été mis en contact avec ce type [Bob Rock, producteur], nous lui avons demandé de venir travailler avec nous en raison de son CV, de ses capacités.”
“L’impact qu’il a eu sur d’autres disques, même si ce ne sont pas mes groupes préférés, Bon Jovi et Mötley Crüe – ce ne sont pas mes groupes préférés, mais quand même… le son de Dr. Feelgood est une tuerie et il a fait beaucoup de choses qui sonnent bien, c’est génial.”
“Et donc quelqu’un qui arrive comme ça, en se faufilant pour ainsi dire, même si on l’a invité… Eh bien, nous étions toujours sur nos gardes, tous les quatre, et il a dû venir avec une seule personne, avec Randy Staub comme assistant.”
“Les choses se sont un peu heurtées avant de s’aligner. Nous avons dû gagner le respect des uns et des autres pour devenir une équipe et créer cette chose.”
“L’objectif de Bob était de capturer la vibe que nous avions quand il nous a vus en concert, et il avait l’impression que ce poids, cet impact n’avait pas encore été capturé.”
“Et il savait comment le faire, beaucoup de gens aiment en parler, mais il l’a fait et l’a prouvé. Il ne s’est pas contenté d’en parler, il nous a montré qu’il en était capable.”
Sur l’instinct musical
Par la suite, il a ajouté : “Je ne sais pas si c’était conscient de dire : ‘Oh, on va soudainement arrêter de faire des trucs progressifs, ou super rapides’, etc.”
“Ce sont simplement les chansons qui sont apparues après toutes ces années et le mode de vie accéléré pendant les quatre années entre Justice et le Black Album.”
“Tu vas tout le temps à cent à l’heure, tu absorbes tellement de choses chaque jour, bien plus que la personne moyenne. Tu traverses tout ça, et ça ressort dans la musique.”
“Comme James [Hetfield, chant/guitare] l’a dit, si vous écoutez plus de Kyuss, plus de Sabbath, plus de Corrosion, ou n’importe quoi d’autre de lourd, ça vous influence en tant que musicien. Ce que tu écoutes affecte ce que tu vas écrire !”
“C’est ce qui est sorti… Et maintenant que nous avons pu prendre du recul, je pense que nous avons mis en cage un truc énorme qui était totalement incontrôlable.”
“Nous avons pris toute cette puissance et l’avons réduite, avant de la mettre en cage, de la comprimer, au sens propre comme au figuré, pour qu’elle ait cette puissance, ne demandant qu’à exploser…”
“Nous savions que nous avions beaucoup de capacités, nous avions déjà prouvé que nous avions beaucoup de capacités. Maintenant, nous voulions prouver que nous pouvions être lourds, pesants.”
“Bob Rock était là pour nous guider vers cette lourdeur, c’était la clé. Tout s’est mis en place.”
“Si vous demandez à James et Lars [Ulrich, batterie] ce qu’ils pensent des chansons, ils vous diront que nous sommes consciemment passés de 125 à 105 BPM, que nous avons fait ceci ou cela, mais je doute fortement de la véracité de ces propos.”
“Je pense que c’était juste le résultat de ce qui se passait, à travers la recherche de cette lourdeur, de ce poids, et Lars voulait simplifier sa batterie, lui donner un son massif. On voulait que ça pèse, c’est vraiment le mot.”
“Il s’est avéré que les personnes au pouvoir nous ont mis sur la voie du succès, et nous avons pu saisir cette opportunité.”