Le légendaire frontman de Metallica, James Hetfield, a récemment partagé ses réflexions sur l’écriture de paroles lors d’un épisode du podcast The Metallica Report. Il y a discuté de sa méthode particulière, de son admiration pour Tom Waits en tant que parolier, et de son approche pour insuffler une puissance émotionnelle à ses textes.
Une fascination pour les mots et leur impact visuel
Hetfield décrit son approche de l’écriture comme un processus intuitif mais minutieux, souvent influencé par son intérêt pour les mots eux-mêmes. “Pour ma part, sans avoir vraiment étudié la littérature, je trouve que l’apparence des mots compte presque autant que leur signification. Par exemple, ‘Lux Æterna’ — c’est tellement cool. Il y a un X et cette combinaison AE. C’est visuellement fascinant.”
Il compare son travail à la construction d’un véhicule, rassemblant des mots intéressants et les organisant jusqu’à ce qu’ils s’assemblent parfaitement. “Je feuillette des livres pour trouver des mots intéressants et je les place dans une pile jusqu’à ce que je trouve où les mettre. Je vois cela un peu comme un instrument supplémentaire dans une chanson.”
L’influence de Tom Waits
Hetfield a également exprimé son admiration pour le chanteur-compositeur américain Tom Waits, qualifié de “maître artisan des paroles”. “Tom Waits a cette capacité à peindre une image en une seule phrase. Cela demande beaucoup de travail, bien qu’il ait un vocabulaire inné pour ce genre d’exercice. Il est capable de parler comme il écrit, ce dont je suis incapable.”
Hetfield explique que Waits, ainsi que d’autres paroliers comme Nick Cave, ont influencé sa façon d’approcher l’écriture en tant qu’artisanat plutôt qu’un simple exercice de composition.
Simplifier pour mieux frapper
Malgré son intérêt pour des paroles complexes et poétiques, Hetfield souligne l’importance de la simplicité et de l’impact dans ses textes. “J’écoute des groupes comme Green Day, et ils ont des paroles simples comme ‘Know Your Enemy’. Ce n’est pas du génie littéraire, mais c’est accrocheur et ça reste en tête.”
Hetfield mentionne également sa volonté de supprimer des mots inutiles comme “et”, “le” ou “si” pour mettre en avant les termes essentiels. “Je veux que les mots soient aussi puissants que possible. Si quelque chose gêne le message ou la mélodie, je m’en débarrasse.”
Créer avec intention et conviction
Lors de l’enregistrement des albums Load et Reload dans les années 90, Hetfield a dû écrire des paroles pour 45 chansons, un défi qui lui a appris à se concentrer sur la qualité plutôt que la quantité. “Une seule chanson bien écrite vaut mieux que 45 titres moyens. Je veux écrire ce que je ressens, même si cela ne correspond pas toujours aux attentes des autres.”
Il insiste également sur l’importance de rester fidèle à son message, même si certains mots ou thèmes peuvent sembler provocants. “Parfois, des mots comme ‘cancer’ sont nécessaires pour transmettre une idée forte. Je ne vais pas les adoucir juste pour plaire à tout le monde.”