Retour sur la performance lunaire de Mushroomhead à Paris

à 18 h 16 min
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Retour sur la performance lunaire de Mushroomhead à Paris
© Tetralens

Cela faisait 1 an que j’attendais ce concert. Suite aux reports de juillet 2020 et juillet 2021, la Maroquinerie et Paris ont finalement accueilli l’événement le 30 juillet 2022.

Ce soir, la programmation reflète toute la diversité que le Metal a à offrir : Skarlett Riot, Sickret, et Mushroommhead.

Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)

Skarlett Riot

C’était un plaisir pour moi de revoir les Britanniques découverts il y a quelques années, mais cette fois à Paris. Bien que la scène semble peu praticable et que l’espace soit assez petit, Chloe Drinkwater, aka Skarlett, et les autres musiciens donnent une performance assez énergique.

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Pour la petite histoire, le groupe de Metal Alternatif s’est formé sur les bancs de l’école, et a sorti un premier EP en 2010, puis a récidivé en 2013 avec le single Villain, puis un album, Tear Me Down, qui leur a offert plus de visibilité. En 2017, le single Feel, une pépite très bien accueillie, a précédé la sortie d’un deuxième album, Regenerate.

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Lors de cette tournée en première partie de Mushroomhead, ils sont venus défendre leur troisième album sorti en 2021, Invicta.

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La performance met largement en avant le nouvel album, avec seulement deux titres issus de Regenerate. On reconnaît le style du groupe, avec la jolie voix claire de Chloe sur un édifice musical sans grande complexité mais truffé de passages à la rythmique efficace.

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Petite déception de ne pas avoir entendu Feel ou Break. Invicta, sans renier ses grands frères, n’a pas la même profondeur et la même fluidité qu’on avait particulièrement appréciées.

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Setlist :

  • Breaking the Habit
  • Gravity
  • The Storm
  • Black Cloud
  • To the Flames
  • Warrior
  • Human

Sickret

Changement radical de style avec l’entrée en scène du groupe de Nu Metal formé en 2010, et venu de Suisse, Sickret. Le collectif fait preuve d’une bonne présence scénique même si cela reste très brouillon, avec une signature musicale plutôt linéaire, mais la performance est compensée par une batterie puissante et une rage brute qui réveille.

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Certes, ce n’est pas mon style de prédilection mais j’apprécie certains des titres où l’on peut percevoir l’influence de Korn, et je me laisse embarquer dans l’atmosphère qui se répand dans le public.

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Mushroomhead

Les stars de la soirée font leur apparition dans une euphorie généralisée dans la salle de la Maroquinerie.

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La formation américaine créée à l’origine à Cleveland (Ohio), à la longévité impressionnante, et qui a la faculté vertigineuse de se renouveler sur le plan artistique tout en restant avant-gardiste, vient nous offrir à domicile (pour la première fois à Paris) son identité musicale unique, totalement hybride.

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Une sorte de décoction à la croisée du nu metal et du metal industriel, avec une pincée de Death Metal et de metal alternatif, avec en prime une dimension quasi symphonique sur certains titres du fantastique album A Wonderful Life (de 2020).

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Belle entrée en matière avec A Requiem For Tomorrow, morceau d’ouverture de l’album précité, qui met dans le bain de manière très efficace avec un son puissant, et qui après une courte intro de chant hymnique s’envole dans une tornade de Metalcore indus, avec des refrains marqués par deux voix.

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En ce qui concerne les protagonistes, je ne vous cache pas qu’il est difficile de se retrouver dans la composition du groupe en général, et encore plus sur cette tournée…

Mais ça marche. Deux chanteurs dont probablement Mr. Rauckhorst (à ce stade, j’espère toujours voir la chanteuse faire une apparition différée pendant le set…).

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Outre les chanteurs, les musiciens sont si énergiques et mobiles sur scène qu’ils semblent changer de poste et d’instrument, ce qui est le cas pour certains d’entre eux. En tout cas, la batterie et les percussions ne manquent pas, en plus de la guitare et de la basse, et même un claviériste officiant dans l’ombre sur le côté d’une scène trop petite pour la formation américaine.

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Pendant la performance, ils parviennent à nous faire oublier cette contrainte et même à la tourner à leur avantage, en interagissant en permanence avec le public, en montant sur les enceintes, et en slamant plusieurs fois, parfois à trois musiciens en même temps !

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Bien sûr, le concert n’est pas complet, mais le public présent compte une grande proportion de fans fidèles. Et c’est ainsi que la soirée se poursuit dans une ambiance assez folle.

La mise en scène, tant des masques que des éclairages, qui potentialisent leur impact visuel, fait partie intégrante de ce show survolté.

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Devant une telle présence scénique, notamment sur des titres comme Sun Doesn’t Rise ou 43, alors que les conditions ne sont pas les meilleures, on se demande ce que Mushroomhead fait dans une salle de cette taille. On aimerait les voir sur une plus grande scène !

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Sans tomber dans les sempiternelles comparaisons de groupes masqués (ayant fait l’objet de petites tensions à la fin des années 90 avec Slipknot, enfin surtout entre les fans des deux groupes au départ), on constate que Mushroomhead possède, en plus d’une empreinte musicale unique, et d’une longue carrière, la proximité humaine qui fait la différence.

Par exemple, plusieurs membres du groupe viennent à la rencontre des fans après le concert pour signer des autographes et prendre des selfies, et pour discuter – vraiment. Une simplicité qui s’inscrit dans la continuité directe de l’échange avec le public tout au long du set.

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Un bilan franchement positif, même si je reste frustrée de ne pas avoir eu la présence de Ms. Jackie, la talentueuse chanteuse, ni, conséquence directe, la performance de plus de titres du dernier album A Wonderful Life (ne représentant que trois titres ce soir). Au-delà de The Flood, Seen It All et du morceau d’ouverture, j’aurais aimé voir les versions live de ces morceaux tous plus intéressants les uns que les autres : The Heresy, Cary On, Pulse, What a Shame…

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En bref, ça mérite un retour en France au plus vite pour défendre ce huitième opus, concentré (concentré, il faut le dire vite, 17 titres tout de même…) de mélodies hypnotiques, de rythmes rageurs, de lignes de basse vibrantes et d’enrobage sombre et lugubre à souhait, porté par l’équilibre de leur multiplicité vocale.

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Setlist :

  • A Requiem for Tomorrow
  • Seen It All
  • Our Apologies
  • Qwerty
  • Sun Doesn’t Rise
  • Solitaire/Unraveling
  • 12 Hundred
  • 43
  • Kill Tomorrow
  • Destroy the World Around Me
  • Before I Die
  • Bwomp
  • The Flood
  • The Dream Is Over
  • Empty Spaces (reprise de Pink Floyd)
  • Born of Desire

À propos de Tetralens

Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.

Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !

TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.